CHYPRE

Publié par Fabienne et Dominique sur 23 Mai 2022, 19:25pm

Comme César faisant ses adieux à Cléopatre pour retourner à Rome, nous laissons derrière nous l’Egypte, avec l’immense regret de ne pas avoir eu l’occasion d’en visiter les vestiges millénaires, joyaux de l’humanité.

Nous sortons du canal de Suez au moment où le soleil tire sa révérence au monde d’en haut pour aller saluer le monde d’en bas.

La roulette de notre « loch » qui permet d’avoir la vitesse du bateau est bloquée depuis notre départ d’Ismailia. Pour que le pilote automatique ait quand même l’information, j’ai ouvert un lecteur de cartes avec GPS, qui calcule notre vitesse en fonction de notre position, mais il est vorace en énergie.

Pour remédier à ce problème, on doit enlever de l’intérieur le « loch » qui traverse la coque. Des éponges et serviettes absorbantes sont nécessaires car le temps de l’extraire et de mettre un bouchon, l’eau jaillit puissamment par ce trou. Il faut être rapide..

Pour limiter la pression de la mer qui veut pénétrer par l’ouverture, il faut que le bateau aille doucement et dans le sens des vagues. C’est l’inverse de notre direction actuelle, car nous avons encore une fois le vent de face et une mer forte. Nous manœuvrons donc pour repartir en arrière le temps de l’opération.

Ce sont deux minuscules bestioles gluantes, qui ont trouvé abri dans le petit espace où tourne la roulette. Je nettoie tout cela rapidement, car il faut faire l’opération inverse, enlever le bouchon et remettre en place le « loch ». Pour aller plus vite Fab m’aide, mais personne ne surveille les alentours pendant ce temps là.

Le loch qu'il faut extraire pour le nettoyer.

La nuit nous rattrape alors que nous voguons toujours dans les interminables chenaux balisés qui dispatchent d’est en ouest les monstrueux ravitailleurs en tout genre, symbole d’une mondialisation évidente des échanges entre les peuples de la terre.

L’émotion est grande de retrouver la mer Méditerranée d’où nous sommes partis il y a 4 ans. C’est aussi la dernière étape de notre « tournée mondiale », celle du retour aux origines.

Origine de notre départ, mais aussi origine de nos racines.

Berceau de tant de civilisations, cette mer a, non seulement un passé maritime ancien et riche, mais chaque pierre de ses côtes, garde les mémoires de grandeurs et de décadences, de beautés et d’horreurs, de joies et de peines, de guerres et de paix… c’est notre histoire qui refait surface.

Nos gènes accablés par la chaleur des tropiques, s’étaient endormis sous des cocotiers. Avec la fraîcheur printanière de ce mois de mai en Méditerranée, ils se réveillent subitement, sortent de leur torpeur, et se remettent immédiatement au boulot pour nous rappeler d’où l’on vient.

Nous avançons vers Chypre où nous arriverons dans une trentaine d’heures. Fini les grandes navigations dans les alizés porteurs. Les distances sont courtes ici, tout semble très proche.

Il est 15h, nous arrivons dans la très luxueuse marina Limassol après une navigation pas si évidente que cela dans une mer dans tous les sens. J’ai dû prendre la barre depuis le lever du jour pour négocier chaque vague.

Petite attente à l’entrée, et on vient nous aider à nous placer sur un quai.

Nous sommes dans la partie grecque de l’île, toujours séparée en deux depuis 1974. Le tiers Nord de Chypre est sous contrôle turc.

Les formalités sont enfin rapides, pas besoin d’un agent, et les gens sont souriants et accueillants. On a craint un instant devoir faire un nouveau test, car on a que deux injections, mais au bout du compte la jeune fille du contrôle sanitaire a eu un regain de lucidité après le lavage des cerveaux de ces derniers mois et nous a dit que ça irait…

Faire revenir les touristes après 2 ans de fermeture est aussi maintenant une question de survie.

Nous sommes entourés de Russes qui sont encore autorisés à venir en vacances ici en dépit des mesures prises par la CEE, et d’Israéliens, pour qui Chypre semble être le terrain de jeu maritime préféré.

Nous retrouvons nos amis Irlando américain de « En passant » qui sont arrivés une semaine avant nous, et « Nadine », un bateau suédois avec des triplets d’une dizaine d’années, rencontré aux Maldives, qui s’est amarré juste en face de nous.

On est heureux de retrouver ces compagnons du tour du monde avec lesquels nous avons maintenant un passé commun qui nous lie. Surtout Marc et Lisa que nous connaissons depuis les Îles Fidji.

Cette semaine à Chypre est notre récompense après la traversée relativement stressante de la mer rouge.

S’asseoir à une terrasse de café et boire une bonne bière fraîche, manger dans des restaurants qui présentent des mets variés sur une carte compréhensible, admirer des femmes qui n’ont que faire de la religion et ne se cachent plus derrière des voiles, entendre des cloches, est presque exotique pour nous, mais cela ne prend que peu de temps pour se réhabituer.

Marc et Lisa emmènent les Bars au Bar

On sent que la vieille ville touristique a durement souffert de ces 2 dernières années sans touristes. De nombreux magasins ont dû mettre la clé sous la porte. Mais pour ceux qui ont survécu, l’espoir est là, tempéré par l’inquiétude de voir peut être disparaître maintenant les touristes russes. Ce qui serait une autre catastrophe pour eux, car actuellement je pense qu’ils représentent plus de 50% des visiteurs.

Le lendemain matin Marc et Lisa nous emmènent dans un vrai marché local. Les fruits et légumes sont absolument extraordinaires. Ils sont tous de bonnes tailles, gorgés du soleil méditerranéen qui donne de belles couleurs… On trouve un producteur d’huile d’olive au parfum délicat et sans aucune acidité, un vrai bonheur.

Je sais que tout cela peut sembler très banal pour vous, mais cela fait des mois que l’on a pas eu l’occasion de voir une telle diversité de produits frais de qualité. Tout nous fait envie…

Ces étals colorés qui exposent ce que la nature de cette île peut offrir, ouvrent l’appétit, déclenchent des désirs culinaires, font jaillir des images de préparations et de plats qui nous font saliver.

La simple pensée de rondelles de tomates juteuses posées sur un fond de salade verte craquante, accompagnées généreusement de fromage Feta, arrosées d’huile d’olive parfumée, légèrement relevées de sel, de poivre et d’herbes aromatiques, est capable de procurer à notre estomac un orgasme gastrique.

le nouveau port très moderne et touristique de Limassol

Justement en parlant d'orgasme!!! Chypre est le berceau d’Aphrodite, la déesse de l’amour du désir et de la beauté.

Comment aurions nous pu mieux choisir le lieu de notre retour en Méditerranée?

Ce « world tour of love » qui fut l’idée maîtresse dès le début du voyage, ne pouvait que nous conduire à Paphos, ville côtière à l’ouest de Limassol.

Celle qui, a n’en pas douter, a béni notre voyage autour du monde de son énergie sensuelle, serait apparue selon la mythologie grecque, ici près d’un gros rocher immergé.

Juste à côté du port, un parc archéologique encore partiellement exploité, met à jour les multiples vestiges de plusieurs millénaires de civilisations qui s’y sont succédées.

Un voyage dans le temps, ( sans la DeLorean du Dr Emmett), qui nourrit l’imaginaire de celui qui se laisse aller à la douce rêverie.

Pour ma part, c’est la beauté parfaite d’Aphrodite, déshabillée de lumière, qui vient érotiser « le songe d’une nuit d’été » Shakespearien.

C’est encore à Paphos que j’ai la plus fantastique expérience de poulpe grillé depuis le commencement des temps. C’est Faphrodite qui a choisi ce restaurant divinement bon.

Nous quittons Limassol et Chypre mais pas La Déesse de l’amour que nous convions à rester avec nous éternellement pour continuer à nous inspirer.

Cap vers la Turquie..

Bon vent à tous

Sea yoU soon…

le parc archéologique de Paphos

CONSEILS aux MARINS

LIMASSOL

La marina de Limassol est très bien. On peut y faire facilement son entrée, tous les services sont sur place à 50m du bateau, face aux bureaux de la marina.

On peut trouver quelques magasins d’accastillage pour se dépanner de l’essentiel.

Par contre difficile de trouver des filtres d’autres marques que celles des fabricants.

J’en avais encore en stock alors j’ai préféré attendre, 36 € un filtre Volvo, cela ne passe pas.

« qui vole veau vole un bœuf ».

Il y a des bus très pratiques pour circuler dans la ville et aussi découvrir les autres endroits de l’île. ( voir horaires à l’office du tourisme )

Pour votre avitaillement, le supermarché LIDL pas très loin, est vraiment très bien achalandé avec notamment des produits locaux.

Restaurant

Il y a un restaurant de « mezze » absolument excellent.

« Mezze taverna » 209 agiou andreou. Il est conseillé de réserver car extrêmement populaire.

PAPHOS

On vous déconseille cette marina pour le moment, car il y a peu de place et cela semble très compliqué de s’y amarrer surtout pour les bateaux de plus de 40 pieds. Attention aussi au tirant d’eau, l’entrée n’est pas bien profonde.

Il y avait un magnifique projet de grande marina, mais celui ci a dû être mis de côté avec le Covid, on peut toujours voir les photos sur leur site, mais on ne sait pas où ils en sont.

Restaurant

Sur le port au milieu des restaurants, il y a le « Pélican », où j’ai mangé le plus fabuleux octopus grillé qu’il m’ait été donné de déguster. Un Pélican géant tout rose se balade d’ailleurs au milieu des tables pour vérifier si le poisson est frais.

Coup de chance ou véritable constance de qualité dans cette brasserie de port??? À vous de me le confirmer.