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Sea yoU

Sea yoU

Un bateau nommé DÉSIRS... Voyages, aventures, humeurs, voiles, récits et photos


INDONESIE suite et fin

Publié par Fabienne et Dominique sur 9 Janvier 2022, 12:46pm

INDONESIE suite et fin

Sa majesté le roi soleil, s’apprête à se lever, et en tant que fidèles sujets nous assistons à cette cérémonie quotidienne.  Des reflets aux multiples tons orangés, colorent une légère brume blanchâtre. Elle flotte au dessus d’une eau si plate qu’elle est devenue miroir pour que les nuages soient sur la terre comme au ciel…

 

C’est toujours avec un petit tiraillement au cœur que nous quittons Bali. Cette fois ci, c’est définitif, nous n’y reviendrons pas, en tout cas plus avec Sea yoU, puisque d’autres aventures nous attendent ailleurs.

 

Cet ailleurs que nous poursuivons sans relâche et que nous n’atteindrons jamais.

L’important est d’être conscient que le but est sans intérêt, car il veut dire arrêt, fin, mort.

C’est le chemin qui vaut la peine d’être vécu, car il est mouvement, renouvellement, évolution, vie.

 

Quand le but est ailleurs, le chemin est sans fin…

 

Mais nul n’est besoin de faire le tour du globe en voilier et d’affronter les océans, pour emprunter le chemin de l’aventure intérieure.

 

La remise en question de ces croyances, est un vaisseau tout aussi efficace dans lequel on peut embarquer pour naviguer sur les eaux claires et tempétueuses de la connaissance de soi et vivre une aventure tout aussi excitante.

 

On peut aussi « ne rien faire qu’aimer », et ce choix vaut bien les autres…

 

INDONESIE suite et fin

Nous levons l’ancre, car c’est nettement mieux pour naviguer, et mettons le cap au nord.

J’avais prévu de passer entre la grande île de Madura et la plus petite Sapudi, mais le vent qui est notre maître a son mot à dire…

C’est donc entre Sapudi et Katopat que nous traversons ce collier d’îles qui est en quelque sorte le prolongement de l’île de Madura.

 

La saison de la mousson de Nord Est / Nord Ouest qui s’étale de Décembre à février est en train de se mettre en place, et elle est un peu en avance à mon goût.

 

Pour être clair et faire simple, dans l’hémisphère nord les alizés soufflent au Nord Est. Quand ils traversent légèrement l’équateur, ils sont déviés par la force de Coriolis ( qui résulte de la rotation de la terre) et deviennent des vents de Nord Ouest qui soufflent au nord de l’Indonésie.

 

Et devinez quoi… nous allons vers le Nord Ouest, donc cela veut dire que les vents nous soufflent dans le nez, et en voilier c’est jamais terrible. Il faut tirer des bords et on fait deux fois plus de distance.

 

L’autre phénomène lié à la proximité de l’équateur, c’est la rencontre ici, des masses d’air des deux hémisphères. Cela génère une prolifération d’énormes « choux-fleurs » nuageux (« cumulonimbus ») qui se transforment en orages violents et pluies tropicales.

INDONESIE suite et fin

C’est justement, un de ceux là qui nous surprend à minuit. Nous sommes rattrapés par un gigantesque orage, qui lance ses missiles électriques un peu partout autour de nous, avec des grondements sourds et puissants qui vous glacent le sang.

 

Je l’ai déjà dit mais depuis Panama, nous avons gardé une sorte de traumatisme envers ces monstres de guerre qui attaquent sans raison les pauvres voiliers sans défense.

 

En plus, nous venons justement de recevoir des nouvelles d’amis rencontrés à Nouméa et qui se sont fait foudroyés en arrivant en Afrique du Sud.

 

Celui là est énorme. On ne le voit que sur le radar que j’ai allumé pour suivre sa progression.. il remplit tout l’écran.

 

D’abord le vent se calme pendant un instant qui va jusqu’à 2 minutes. Puis des rafales terribles s’abattent sur nous, et s’engouffrent dans les voiles que l’on a pas assez réduites.

Sea you gîte fortement sur le côté, à la limite d’aller « au tas » ( se coucher sur l’eau)

 

C’est le branle-bas de combat… « tous sur le pont.. on nous attaque… »…

« On enroule le génois, vite… »  dis-je sur un ton de capitaine qui dirige les opérations.

Fab sait parfaitement ce qu’elle a à faire et se prépare à relâcher la voile. Pendant ce temps je me déroute pour que la force du vent soit moins importante sur la toile tendue, car sans cela il est impossible de l’enrouler à la main.

 

« Maintenant on déroule la trinquette aux deux tiers », et nous nous exécutons harmonieusement sans nous gêner.

 

Une fois cette première opération effectuée, c’est la pluie qui s’invite, sans même un carton.

«  on va prendre le deuxième ris » dis-je toujours avec la conviction de celui qui commande.

Je mets Sea you au près serré, Fab libère le chariot de grand voile et le hale-bas, je fais descendre la voile, on récupère les drisses de ris, je borde le deuxième ris, et roule ma poule…

Cela nous prend moins de 3 mn.

 

Dès les premières gouttes, on balance tout ce qui est dans le cockpit, dans le carré en contrebas de la descente. Les coussins, sièges, et autres appareils qui craignent l’eau. J’enfile une veste de quart si j’en ai le temps, sinon c’est la douche…

 

Je disais celui-là est énorme… les éclairs déchirent l’obscurité, et pour à peine une seconde, il fait plein jour sur l’océan. Instinctivement Fab et moi faisons le décompte dans nos têtes du temps qui sépare ce flash céleste du grondement effrayant qui l’accompagne.

Nous estimons ainsi à quelle distance vient de tomber la foudre.

( 3 secondes pour un Km, ex: 10 secondes font un peu plus de 3 km)

 

Il pleut et pas qu’un peu. On a rarement eu autant d’eau qui nous tombe dessus. La dernière fois c’était en allant se baigner sous une cascade à Fidji.

On pourrait penser que tous les dieux ont décidé de nous pisser dessus en même temps. Ils s’amusent à nous prendre pour cible d’arrosage… il faut arrêter la bière les gars…

 

On ne voit pas à 10 mètres, ce qui est très stressant car on n’a aucune idée de ce qui peut être devant nous. J’ai réduit la vitesse au minimum syndical, et nous sommes en quelque sorte en attente. Attente que cela passe…

 

Le radar est déprimant, les cellules se reforment, ou reviennent en arrière, rien n’avance, tout semble bloqué au dessus de nos têtes…

Il faut attendre que la vessie soit vide, et cela prend 2 longues heures.

INDONESIE suite et fin

Le soleil est au zénith quand nous prenons l’alignement de bouée qui indique l’entrée du port de la petite île de Bawean.

 

L’endroit est moyennement accueillant concernant les voiliers sur un plan strictement maritime, car la population locale est plutôt sympathique.

 

Le mouillage n’est pas évident si on veut rester pas trop loin de l’activité, ou alors il faut s’expatrier loin de tout.

 

 

Il n’y a pas d’endroit où mettre notre annexe.. heureusement des pêcheurs nous font signe de venir près de leur bateau, nous nous accrochons à eux et laissons du mou pour dériver vers un endroit où il y a peu de fond. Nous descendons en mettant nos pieds au milieu des ordures en tout genre et surtout des emballages plastiques dans une eau marron.

 

Ici sur cette petite île au milieu de la mer de Java, qui vit simplement au rythme de la pêche, la pollution est encore plus visible qu’ailleurs. Il y a des endroits où les déchets plastiques ont remplacé le sable. Et le pire c’est que cela semble ne déranger personne. Ils n’ont aucune conscience de ce qu’ils font, il n’y a aucune éducation sur l’impact de leurs gestes quotidiens qui détruisent la planète à petit feu.

 

le bord de mer de la petite ville

 

Le meilleur exemple qui nous a horrifié, c’est cette jeune femme avec son enfant qui s’arrête à quelques mètres de nous sur le pont et jette son sac poubelle à la rivière… nous en restons figés d’incompréhension, pas le temps de l’interpeller pour lui faire part de notre indignation. Et comment faire avec la barrière de la langue, si ce n’est des gestes de désapprobation… il en faudrait beaucoup plus pour faire changer les habitudes d’un temps où tout cela n’avait aucun impact.

 

Nous retrouvons tout cela dans la mer en naviguant. Autant de traînées d’ordures que l’on ne peut même plus essayer d’éviter tant il y en a.

 

J'ai arrêté de pêcher à la traine, car on attrape que du plastique.

 

Cela nous brise le cœur, qu’un aussi beau pays, avec des gens qui sont vraiment sympathiques et accueillants soit défiguré par la pollution.

Du plastique sur chaque hameçon

Du plastique sur chaque hameçon

le petit resto où on a mangé une galette appelée "canai"

le petit resto où on a mangé une galette appelée "canai"

Le riz et la pêche
Le riz et la pêche

Le riz et la pêche

Aujourd’hui, nous mettons le cap sur Bornéo. Le simple nom de cette île m’a toujours fait rêvé, sans que je sache vraiment pourquoi. Souvenirs enfuis de vieux films d’aventures américains du dimanche après-midi, dans les années de mon enfance?

Bref, cela évoque pour moi l’aventure, la jungle, les serpents et les singes…

 

Avant d’arriver dans l’embouchure de la rivière que nous devons emprunter, un monstre météorologique s’approche de nous par derrière. Petit à petit il gagne du terrain et se rapproche. C’est un gigantesque nuage noir, bordé d’une sorte de rouleau de vapeur sombre et menaçante.

 

On se demande vraiment ce qui va nous arriver!!!

 

Nous préparons Sea You à affronter le pire… et le pire c’est des rafales qui peuvent atteindre 50 nds à l’avant et sous le monstre. (90 km)

 

Nous sentons le souffle de la bête qui vient chatouiller nos épaules, on sert les fesses et on attend…. Les voiles se tendent, la pluie arrive, il est sur nous… va-t-on disparaître à jamais, engloutis par cette chose tout droit sortie des enfers?

On ne voit plus rien, la pluie est si dense que l’on ne voit même plus l’avant du bateau, le vent monte mais n’atteint pas les niveaux qui nous inquiètent.. ouf…

C’est le plus effrayant des grains qu’il nous ait été donné de voir, mais pour finir la « bête » est plus docile qu’elle n’en avait l’air..

 

C’est la première fois que Sea yoU navigue sur de l’eau qui n’est pas salée. Nous remontons sur 15 mn la rivière Kumai, qui porte le nom de la petite ville où nous allons mouiller.

INDONESIE suite et fin

Un « speedboat » nous accueille, c’est Majid, le propriétaire de plusieurs bateaux d’exploration pour se rendre dans la réserve naturelle de « Tanjung Puting ».

 

Il monte à bord et le « feeling » passe bien. Nous lui demandons de nous faire une proposition pour deux jours dans la jungle à bord de son beau vieux bateau en bois. Nous nous mettons d’accord pour un départ lundi matin et un prix qui nous semble correct par rapport aux dires d’autres navigateurs (5 500 000 roupies environ 335€).

 

Nous demandons également un garde qui restera sur Sea yoU pendant la nuit où nous serons absents. Je ne pense pas que cela soit franchement nécessaire, mais pour 100 000 roupies de plus (6€), on hésite pas, cela donnera un petit boulot, ils en ont bien besoin.

 

Je pars finaliser l'entente, autrement dis je vais à l'ATM chercher des sous

Je pars finaliser l'entente, autrement dis je vais à l'ATM chercher des sous

Ce magnifique bateau en bois très « African queen » est sur deux niveaux. Le bas est réservé à l’équipage, c’est là que se trouvent la timonerie, le moteur, la cuisine, tout est dans la même salle.

 

 

l'espace de l'équipage

 

A l’étage c’est notre espace. Il y a un grand lit en plein milieu, une grande table en bois avec de belles chaises en teck pour prendre nos repas. Tout est ouvert sur l’extérieur, et à l’avant deux grands fauteuils nous permettent d’avoir une vue imprenable sur la rivière Sekonyer, en nous donnant des airs de Lord et de Lady britanniques en safari.

 

 

 

Il y a un capitaine et son mousse, une cuisinière et un guide pour nous accompagner à la découverte des grands singes de Bornéo, les orangs-outangs et les nasiques mais aussi de la faune et de la flore de l’île.

 

Notre guide a un oeil perçant, et voit de très loin les Martins-pêcheurs multicolores qui longent les berges prêts à se jeter sur n’importe quels petits poissons.

Le mousse et la cuisinière
Le mousse et la cuisinière

Le mousse et la cuisinière

Puis il repère dans des arbres les premiers « proboscis monkey » plus communément appelés Nasiques qui sont endémiques à Bornéo. Mais c’est en fin d’après midi quand ils se rassemblent près de la rivière que nous avons pu les observer en détail.

 

Ces singes sont d’une étrange beauté et d’une grande élégance. On les dirait habillés d’un collant de velours et d’un gilet de cérémonie.  Leurs jambes sont fines et très proches de celles des humains.

Seuls les mâles développent cet appendice nasal qui a vocation à attirer les femelles.

 

Ces « Cyrano » de la forêt sont des tombeurs qui s’entourent d’une sorte de harem avec leur progéniture.

 

Tel « Rocco Siffredi dans ses heures de gloire le mâle semble toujours au « garde à vous », ou alors il voulait impressionner la femelle humaine qui l’observait aux jumelles… ( une riche idée d’avoir pensé à les prendre avant de partir.)

INDONESIE suite et fin
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Le bateau continue de voguer entre ces parois de végétation dense d’où sortent de grands arbres qui se dressent majestueusement vers le ciel. Des plantes grimpantes parasites, s’attachent aux troncs et montent jusqu’à leur cime. Elles sont autant de lianes qui font le bonheur de nos cousins éloignés qui s’en servent pour se déplacer dans la forêt.

 

Puis il s’amarre à un ponton en bois, où se trouvent quelques bâtiments. Ce sont ceux du parc qui est destiné à la conservation des orangs-outangs

Au loin un gars nous fait signe de venir, car un grand mâle est justement dans un arbre à côté d’eux.

 

Il est assis sur une branche, puissant et majestueux, il se gave de grappes d’un petit fruit appelé baie d'Acaï

 

J'ai gouté... c'est pas terrible...

 

Nous sommes fascinés par ce spectacle d’un grand singe en liberté dans son habitat naturel et qui semble bien habitué à la présence humaine.

Mieux vaut ne pas être en dessous car selon une loi universelle, ce qui rentre par un trou ressort par un autre. La forêt tout entière est son lieu d’aisance et il n’attend pas la fin du repas pour se soulager.

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Les orangs-outangs  n’ont rien à voir avec les nasiques, ils semblent plus primitifs. Leur corps est couvert de longs poils roux, les membres sont très longs ainsi que les pieds et les mains qui peuvent entourer les branches d’arbres.

 

Notre guide nous emmène à une « feeding station », un endroit où deux fois par jour les gardiens viennent apporter de grands sacs de bananes. Une façon de maintenir, dans cet espace de forêt encore presque vierge, ces cousins éloignés qui nous ramènent à nos origines primitives.

 

En effet, comme dans la forêt amazonienne, Bornéo est victime de notre monde de folie. Les deux-tiers de la forêt ont été détruits par les industries oléagineuses. A la place ce sont des forêts  de palmes dans lesquelles travaillent la plupart de la population.

 

Graines de palmes dans la pirogue, ils travaillent tous pour cette industrie...

 

Donc s’il est bien d’avoir créé cette réserve naturelle, cela ne doit pas faire oublier que c’est pour se donner bonne conscience par rapport à tout ce qu’ils ont détruit.

Cela permet aussi de lutter contre le braconnage, car certains de nos frères humains n’hésitent pas à tuer des mères pour emporter leurs petits pour les vendre au marché noir..

 

Je sais que je vous fais un peu sortir du rêve dans lequel je vous avais emmené…. Bon, allez… on y retourne.

INDONESIE suite et fin
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Les gardiens avertissent les singes en poussant des cris étranges, qui ne veulent sûrement rien dire en langage orang-outang, mais ils comprennent que le dîner est servi.

 

Des bruits se font entendre dans les arbres, ils approchent… Puis on commence à les apercevoir  les uns après les autres. Ils arrivent prudemment, observent les alentours, s’arrêtent un instant, reprennent leur cheminement, et enfin arrivent près du tas de bananes où ils se servent mais toujours en alerte de leur environnement, prêts à se sauver au moindre incident.

 

Quand un grand mâle s’installe pour manger, les autres primates sont plus timides, comme s’il fallait faire attention de ne pas déranger le chef. Ils s’approchent doucement, mettent jusqu’à 5 bananes dans leur bouche, autant dans les mains et retournent les déguster dans un arbre, puis reviennent en chercher d’autres jusqu’à ce qu’ils soient repus.

 

 

La plupart des femelles sont accompagnées de leur petit qui s’accroche comme il peut aux poils du ventre ou du dos de leur mère.

 

Nous restons un bon moment là, dans ce havre de paix que seul un million de moustiques vient perturber. Je ne suis pas certain que nous survivrons à la quantité de produit que nous avons mis pour les repousser…

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Nous regagnons le bateau. La lumière du soleil n’est plus écrasante maintenant, elle devient orangée en cet fin d’après midi et fait ressortir toutes les nuances de vert de la forêt.

Tranquillement installés dans nos fauteuils, nous prenons un « drink » en admirant le spectacle.

 

Notre cuisinière nous a préparé un excellent repas indonésien bien épicé avec des beignets, du poisson, des légumes et des fruits.

 

 

Après avoir accroché le bateau aux arbres sur le bord de la rivière, le capitaine et son mousse viennent installer une immense moustiquaire au dessus de notre lit qui sera notre seule protection pour la nuit.

 

Nous voilà donc confortablement installés au milieu de la forêt vierge de Bornéo à jouer à Tarzan et Jane dans ce lieu où les énergies brutes, primitives et sauvages de la terre sont puissantes et vous transportent dans un monde oublié, loin de notre civilisation.

Il y a vraiment des moments dans la vie qui valent la peine d’être vécus…

INDONESIE suite et fin

Les premiers rayons de l’astre de lumière traversent la végétation qui s’éveille, en créant des faisceaux lumineux à travers la légère brume du matin. Les sons de la forêt changent et l’on sent que la nature est heureuse de retrouver le jour.

 

Tarzan et Jane s’éveillent eux aussi et paressent langoureusement dans le lit pour faire durer encore un peu plus longtemps cette sensation terrestre de liberté exotique.

 

 

 

Le bateau reprend sa progression dans la rivière vers une autre plate-forme d’alimentation où nous retrouverons d’autres orangs-outangs.

 

En revenant un grand mâle rebelle nommé « Atlas »  nous bloque le passage. Son comportement est un tantinet agressif. Notre guide nous dit qu’il lui arrive de mordre les gens. Un garde vient lui apporter des bananes pour le distraire.

 

Avant que nous arrivions, Il a essayé de monter sur notre bateau pour voler de la nourriture. Le capitaine a pris la décision d’aller sur l’autre rive, et, en mettant le moteur en route, une pièce qui tenait l’hélice a lâché, mais par miracle l’hélice a pu être récupérée, mais impossible de la remettre en place.

 

Pendant deux heures ils ont essayé en vain de faire une pièce de rechange.

 

 

Le capitaine plonge à l’aveugle sans masque dans une eau marron, pour moi il n’a aucune chance de réussir.

Il dégote dans le fin fond d’une cale un vieux masque pourri oublié là depuis la création du monde, et je me propose d’aider et d’aller jeter un coup d’œil.

 

Je les vois se regarder et le guide fini par me dire que cela les embête car il y a des crocodiles, et qu’un anglais s’est fait bouffé il y a quelque temps.

Autant dire que mon envie d’aider ces pauvres gens en prend un sérieux coup. Je remets donc mon short que j’avais commencé à enlever et les laisse continuer à faire leurs tentatives de réparation.

 

Un bateau identique au nôtre avec deux touristes passe sur la rivière et nous vient en aide. Il nous prend à couple et nous dépose au ponton du village que nous devions justement visiter quelques miles plus loin.

L’aventure continue…

 

 

Majid qui est de formation, mécanicien, est appelé au secours par le capitaine, mais il doit venir nous rejoindre avec son speedboat.

Quand il arrive la nuit est déjà tombée… comment va-t-il faire pour nous sortir de là?

 

Il a amené du matériel, dont une meuleuse et un groupe électrogène pour le courant.

J’avoue être très sceptique sur nos chances de repartir aujourd’hui, car je ne vois pas comment de nuit sans rien voir, uniquement au toucher, ils peuvent réussir à réparer…

 

Et bien j’avais tort, l’expression « connaître sur le bout des doigts » prend ici toute sa signification. Ce gars connaît son bateau sur le bout des doigts et peut le réparer les yeux fermés, et il n’a pas peur des crocodiles… respect…

 

Nous sommes de retour sur notre Sea yoU vers 21h, Majid avait demandé à ses gars de surveiller notre bateau dès la tombée de la nuit… vraiment rien à dire, un service au top.

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Nous profitons encore quelques jours de cet endroit où les gens sont vraiment d’une infinie gentillesse envers nous et font tout pour nous aider et nous être agréables.

 

A l’image de ce jeune pêcheur Madi qui vient nous voir au bateau un soir et nous propose de venir voir son village.

Souvent ce genre de proposition est un moyen, à un moment ou à un autre de nous taxer quelques sous, mais là ce garçon semble sincère. Il nous met d’ailleurs à l’aise en nous affirmant que ce n’est pas pour l’argent et qu’il ne demande rien, il a juste envie de nous faire découvrir où il vit.

 

Le lendemain il vient donc nous chercher au bateau avec son beau-frère sur sa très longue barque effilée qui ne doit pas faire plus de 60 cm de large.

 

 

Nous remontons un peu le grand fleuve puis entrons dans un petit bras étroit. La pirogue lancée à toute allure, propulsée par un moteur pétaradent, frôle la végétation dense des berges qui ne sont pas à plus d’un ou deux mètres.

 

 

Nous nous arrêtons près d’une bifurcation, car sans cela il serait impossible de faire demi-tour vu la longueur de cette pirogue.

Nous ne sommes pas encore arrivés.

Ils ont tout prévu, deux « motobikes » nous attendent. Fab enfourche celle de Madi, et moi l’autre. Nous roulons maintenant sur une piste sablonneuse blanchâtre, parsemée d’ornières remplies d’eau de l’orage de la nuit.

 

 

Nous arrivons devant une petite échoppe locale qui vend toujours un peu les mêmes choses, des boissons fraîches ou chaudes, des gâteaux, des crackers, des chips, des savates, des cigarettes, de la glace… et nous nous arrêtons. C’est chez lui. Il nous présente sa femme, sa belle-mère, les enfants, les cousins… bref toute la famille.

 

Madi s’exprime un peu en anglais, mais pas les autres, alors on parle avec les mains, les yeux, les bras, les sons, les gestes… on se débrouille pour faire passer des messages simples… parfois on voit bien que des deux côtés c’est l’incompréhension la plus totale, alors on rit et on retente autre chose.

Il nous offre à boire deux belles grosses cocos vertes fraîchement cueillies, puis Madi revêt ses beaux habits de cérémonie et part à la mosquée pour les prières du midi, nous laissant seuls avec    les femmes de sa famille.

 

 

 

A son retour nous repartons sur les « motobikes » pour un tour du village qui est en fait très étendu et où les maisons sont disséminées par petits groupes un peu partout.

 

Nous nous arrêtons pour saluer un groupe de personnes joviales attablées sous une tonnelle. On peut déduire vu leurs beaux habits, que les hommes reviennent de la mosquée. Ils sont heureux de nous voir, de nous poser quelques questions et partagent avec nous leurs gâteaux.

 

Il en est de même tout au long de la route, il n’est pas une personne que nous ayons croisée qui ne nous ait fait un signe amical de salutation et envoyé son plus beau sourire.

 

Nous nous arrêtons près d’une cahute faite de bois usé et de vieilles tôles. Plusieurs jeunes femmes sont attablées et on entend leur rire de loin. Une autre plus âgée fait des beignets de tofu et de légumes. Et c’est parti pour une dégustation.. cela tombe bien on a pas encore mangé et on adore cela… elle vend ses beignets 1000 roupies ( 6 centimes d’euros)… on se demande comment elle peut gagner sa vie!!!

Et c’est encore des rires et de la gentillesse envers nous qui remplissent notre cœur de sérénité.

 

 

 

Sachant que nous aimerions voir des crocodiles Madi essaie de nous trouver un endroit, mais ce n’est pas la bonne heure, il est trop tôt par rapport à la marée.

 

Alors il nous ramène à notre bateau et tout ce qu’il a fait aujourd’hui, était simplement pour le plaisir de nous avoir avec lui. Il me demande juste si je n’ai pas une vieille casquette pour aller à la pêche, ce que je lui trouve sans problème.

Une belle rencontre qui est globalement à l’image du peuple indonésien que nous avons rencontré majoritairement, les gens simples de la rue, des marchés, des villages…

 

INDONESIE suite et fin

Nous devons maintenant remonter plus au nord, vers Batam en face de Singapour, environ 650mn vent de face… une galère..

 

Nous envisageons de faire une escale sur l’île de Belitung qui sur le papier semble très belle, mais pendant la mousson de Nord Ouest la houle rentre partout où il est possible de mouiller.

Nous tentons le coup, au cas où, mais il faut se faire une raison en arrivant devant la pointe, le mouillage sera intenable. Nous sommes quand même assez proche pour recevoir un bon réseau, qui nous permet de prendre de la météo, consulter quelques mails, et envoyer quelques messages.

 

L'entrée de l'île de Belitung que nous ne verrons pas

 

La prochaine escale possible est à 3 jours de mer. Nous continuons donc notre route qui est vraiment pénible.

Le vent est majoritairement de face, et il y a de nombreux grains qui parfois nous aident en changeant la direction du vent pendant une heure et d’autres fois absorbent le vent, nous le volent, et nous devons mettre le moteur.

Et puis il y a ce satané courant qui constamment nous dévie et nous freine parfois de plus de 2nds. Il n’y a rien de plus déprimant que de constater en regardant les instruments, qu’en réalité on ne va pas à la vitesse de 4nds indiqués, mais à moins de 2nds… on se traîne…

 

Si, il y a encore plus dur pour les nerfs, c’est cette mer courte et cassante qui nous arrive de face et qui fait cogner le bateau en permanence.. Tout tremble, vibre, bouge.. on s’attend en permanence à ce que quelque chose se brise…

Et c’est ce qui finit par arriver…

Notre balcon arrière en inox, celui qui soutient nos panneaux solaires et notre annexe casse en plein milieu comme du verre… incroyable…

 

Je fais une réparation de fortune avec des sangles.

Puis c’est notre feu de navigation tribord qui rend l’âme. Impossible de changer la lampe, c’est tout le feu qu’il faut changer.

 

Nous avons hâte d’arriver dans une baie protégée pour voir tout cela de près au calme.

C’est au Sud de l’île de Lingga que nous jetons l’ancre, pour réparer ce qui peut l’être et nous reposer une bonne nuit.

INDONESIE suite et fin

En cherchant autour de moi comment je pourrais réparer ce balcon, mes yeux se posent innocemment sur le support de canne à pêche, et c’est la révélation, le flash, l’idée de génie..

 

La pièce qui sert à l’accrochage du support sera parfaite pour maintenir les deux tubes. Il suffira par sécurité de maintenir les renforts de sangles, mais avec cela pas même besoin de faire ressouder dans l’immédiat.

 

Pour le feu de navigation, après démontage, aucun espoir, c’est un bloc compact qui devait être étanche et ne l’est plus, l’eau de mer est entrée et a tout corrodé, il faudra tout changer.

Système D... comme Dom... et c'est du solide...
Système D... comme Dom... et c'est du solide...
Système D... comme Dom... et c'est du solide...

Système D... comme Dom... et c'est du solide...

Nous repartons dès le lendemain, pour un autre mouillage un peu plus loin et encore mieux protégé sur l’île de Kongka Besar.

 

Mais le vent et le courant sont encore très forts et la mer toujours aussi agressive. Cela me permet de voir que ma réparation est efficace, rien ne bouge, mais c’est insupportable pour nous, à ce rythme, d’autres choses vont lâcher, en tout cas c’est ce qui nous inquiète.

 

Une fois arrivés, on prend la décision d’attendre quelques jours, le temps que la météo se calme.

 

Le premier jour nous restons tranquillement au bateau, à nous reposer.

 

Il y a sur un îlot un petit village de pêcheurs à moitié sur terre, et à moitié sur l’eau, sur pilotis…

Nous brûlons d’impatience d’aller lui rendre une petite visite, bien que nous ne sachions jamais comment nous allons être accueillis avec ce foutu Covid.

 

 

Nous trouvons un petit bout de plage entre les pilotis des maisons où nous allons pouvoir monter notre dinghy sur le sable.

 

 

L’accueil est immédiatement chaleureux, personne ne porte de masque , nous rangeons les nôtres immédiatement dans nos poches…

 

 

Les habitants veulent faire des photos avec nous, les enfants nous accompagnent partout, les jeunes tentent quelques mots d’anglais en rigolant, un peu gênés… encore une fois tout se fait dans la gentillesse et la simplicité.

 

 

Il y a quelques commerces et nous essayons d’acheter un peu à chacun d’entre eux, pour faire vivre tout le monde.

Je trouve une lampe verte clignotante, qui me servira de feu de navigation improvisé.

 

Les maisons sont coquettes, parfois kitchs, et l’on sent que le village est prospère.

 

Ils construisent tous des nasses en grillage, c’est semble t il, leur mode de pêche privilégié. Ils travaillent deux à trois jours par semaine et portent leurs poissons à Lingga qui seront expédiés à Singapour.

 

INDONESIE suite et fin
INDONESIE suite et fin
INDONESIE suite et fin

Nous repartons deux jours plus tard, le vent et les vagues ayant bien faibli.

Dans cette partie de l’Indonésie, il est dangereux de naviguer de nuit, car en plus des bouées de marquage de leurs nasses, la mer, qui est peu profonde, est parsemée de petits chalets en bois sur pilotis qui servent pour un autre type de pêche au filet.

 

 

Bien sûr il n’y a aucun éclairage ou signalisation, donc s’il n’y a pas de lune, ou que le ciel est bien couvert, c’est la catastrophe assurée.

 

Ensuite on peut reprendre le chemin des cargos, et alors il y a moins de pièges

 

Ce 16 décembre 2021 est un moment très attendu par Neptune, qui ne rechigne jamais à boire un petit coup. On repasse l’équateur, on revient chez nous dans l’hémisphère nord.

 

Nous avons préparé un vrai Ti-punch et faisons le rituel habituel, un peu pour Neptune, un peu pour le bateau, et le reste pour nous… il est 8h 30 du matin, mais la tradition c’est la tradition…

INDONESIE suite et fin

Comme toujours j’ai calculé et adapté ma vitesse en fonction de l’heure à laquelle je voulais arriver. C’est à dire au petit matin du 17 décembre vers 9h, heure d’ouverture de la marina de Nongsa point.

Nous sommes un peu en avance car le vent était un peu plus fort dans la nuit, alors on attend à l’extérieur, on prend une bonne douche dans le cockpit, on range Sea yoU… et il est l’heure d’entrer dans le chenal balisé qui conduit aux pontons de la marina.

 

On nous accueille en prenant nos amarres, puis c’est la rengaine des papiers, et le contrôle des tests. Le seul que nous ayons à présenter, est un anti génique qui date de plus d’un mois… donc comme une équipe médicale vient pour un autre bateau, la marina leur demande de nous faire un nouvel antigène en même temps. Ce qui ne les empêchera pas de compter 2 fois les frais de déplacement de l’équipe de 5 personnes…

 

 

C’est une belle marina de luxe et si elle n’est pas remplie il y a quand même pas mal de bateaux.

Il y a un « resort » avec une belle piscine dont on peut profiter, un restaurant cher pour le pays, mais très abordable si on compare à l’Europe, un bar bien fourni de toutes sortes « d’eaux de feu » comme disaient les indiens d’Amérique, ce qui est rare en terre musulmane.

 

Plus haut sur les collines, ce sont des villas haut de gamme, un golf… le tout est hyper protégé avec deux postes de gardes, bref un vrai ghetto de riches.

 

 

Mais bon, on doit faire des réparations, faire la vidange, laver Sea YoU, faire l’extension de notre visa, refaire des provisions car après cela sera très très difficile, refaire nos pleins d’eau, de gasoil, de bières et de rhum…

 

Pour tout cela on est mieux dans une marina… et il n’y en a pas d’autres, si ce n’est Singapour, mais alors là, on perd notre visa indonésien, quarantaine, tests… et c’est reparti… pour 15 jours, aucun intérêt.

 

Je commande en urgence un feu de navigation tribord à Singapour, que je reçois quelques jours plus tard… Quel soulagement, je serais plus serein pour naviguer de nuit dans le détroit de Malacca.

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La soirée du 24 décembre commence tranquillement dans le cockpit en sirotant un Gin tonic et en grignotant des amuses gueules improvisés avec ce que l’on peut trouver ici, c’est à dire pas grand chose.

 

Quand le jeune équipage multiethnique d’un grand ketch voisin, plus ou moins en mission scientifico humanitaire, débarque avec des bougies, un plateau de cookies et nous chante à tue-tête des chants de Noël… que nous reprenons avec eux.

 

 

Ils nous proposent de les suivre, pour faire la tournée des bateaux. C’est ce que l’on fait sans hésiter, abandonnant notre réveillon, pour une réjouissante aventure de Noël.

 

Nous voilà chantant à gorge déployée des chants dont, pour la plupart, nous ne connaissons pas les paroles. Nous faisons une halte à chaque bateau qui a de la lumière. Certains nous remercient avec des bières ou du rhum, ce qui redonne du cœur pour le suivant.

 

Nous finissons tous au bar-restaurant de l’hôtel à faire des parties de billard.

Un Noël surréaliste peu commun qui change de la dinde, du saumon et des huîtres…

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C’est le 31 que nous quittons la marina pour affronter le chenal de Singapour et le célèbre détroit de Malacca.

 

Bizarrement, c’est dans ces deux endroits qu’ont lieu le plus grand nombre d’actes de piraterie. Essentiellement sur les cargos en attente ou au mouillage. Ils sont tellement grands qu’ils ne peuvent être surveillés constamment, donc des gens s’introduisent et tentent de voler ce qu’ils trouvent.

 

On entend très peu parler d’incidents sur les plaisanciers, je n’ai pas trouvé de rapport ou de récit dans ce sens.

 

Néanmoins, il y a toujours une petite appréhension, et une attention particulière quand des bateaux de pêche s’approchent un peu trop près ou ont un comportement étrange.

 

Mais le pire est sans nul doute le traffic dans ce passage étroit entre ceux qui montent et ceux qui descendent.

Nous naviguons à la limite du chenal montant pour ne pas gêner les cargos et qu’eux-mêmes ne nous causent pas de soucis. Ils nous dépassent généralement à 200/300m.

 

Nous c'est le petit bateau rouge au milieu. Vue de l'AIS

 

Mais dans la zone où nous nous trouvons, il y a des pêcheurs partout, qui font comme nous, ils pêchent à la limite du rail.

Et puis il y a ceux qui quittent, qui entrent ou qui traversent le chenal, et enfin les remorqueurs et leur barges qui remontent à rebrousse-poil.

Un sacré bordel, qui demande une attention permanente de jour et encore plus de nuit.

 

L’AIS est le système qui permet de voir la trajectoire des cargos et la nôtre et de savoir s’il y a risque de collision. C’est un outil génial, mais aucun pêcheur n’en a.

Et cerise sur le gâteau lors de la traversée du chenal de Singapour, un grain commence à tomber et notre AIS s’éteint en plein milieu, un problème de carte SD pleine. Le stress est brutalement monté d’un cran à bord de Sea yoU…

 

 

C’est donc dans cette ambiance très particulière au milieu des cargos et des pêcheurs que nous franchissons à minuit le détroit de l’année nouvelle… je lance sur le canal 16 de la VHF un «  Happy New year » et «  Bonne Année » mais pas de réponse …

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Après 5 jours et 5 nuits de navigation, nous arrivons à notre destination, l’île de Pulau Weh.

Nous avons en fait pas mal marché, quand on avait du vent. Il était bien positionné sur une mer très peu agitée et…. et…. et…. du courant favorable, enfin… on a quand même fait un tiers de moteur… ( Eole n’est jamais constant, et dans ces coins on a pas trop envie d’attendre le vent).

 

On a eu pas mal de pluie, de grains et d’orages, mais pas de déchaînement violent de vent, comme c’est souvent le cas dans le détroit.

 

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la baie de Sabang

 

Nous sommes maintenant à Sabang, sur la dernière île, la plus au Nord de l’Indonésie, dans la province de Aceh.

Pour ceux qui ont de la mémoire, c’est dans cette région que se trouvait l’épicentre du tremblement de terre de 2004, à l’origine du gigantesque tsunami.

Les médias ont beaucoup parlé de Phuket car c’est là que les occidentaux étaient en vacances et ont fait les vidéos chocs dont nous sommes malheureusement tous friands. Il y a eu 250 morts sur l’île, moins de 5000 sur toute la Thaïlande.

Dans la seule province de Aceh il y a eu 160 000 morts.

 

Une agréable et douce odeur de clou de girofle est partout présente dans la ville. C'est la période où ils les font sécher au soleil, un peu partout. Nous avons découvert cet arbre et ses fleurs, que nous n’avions jamais vu auparavant.

 

Ces clous seront envoyés à Java pour confectionner les fameuses cigarettes du pays, les « Kreteks ». Du papier légèrement sucré et du tabac mélangé avec du clou de girofle broyé confère à la fumée une odeur épicée très agréable.

INDONESIE suite et fin
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C’est donc notre dernière étape en Indonésie et dans la région. Nous aurons parcouru près de 3500mn dans ce pays.  Ensuite nous allons longer le Sud de la baie du Bengale et aller dans l’Indien Nord pour une escale aux îles Maldives.

 

Je peux dire que nous avons adoré globalement l’Indonésie. Une fois encore les gens que nous y avons rencontrés furent d’une remarquable gentillesse et d’une grande prévenance.

 

Même si les administrations ont un fonctionnement aberrant qui nous causa quelques soucis, le gros point noir de ce pays, celui qui gâche tout le reste, c’est la pollution. Qu’elle soit marine, côtière ou des rivières, elle est un fléau pour le pays et pour la terre entière, car tous ces déchets plastiques ne vont pas restés en Indonésie.

Ils se doivent de réagir aux risques de perdre les touristes qui n’accepteront pas d’aller passer leurs vacances dans une décharge à plastiques.

 

Bon vent à tous

 

Sea yoU SooN

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CONSEILS AUX MARINS

BAWEAN

 

Notre mouillage: 05 51 46 S - 112 38 74 E

 

Selon nous, pas d’intérêt majeur si ce n’est de se reposer une nuit. Difficile de trouver un emplacement pour le dinghy.

 

KUMAI

 

Notre mouillage: 02 44 41 S - 111 44 00 E

 

Le tour dans la réserve fut pour nous une superbe expérience. Un must. Peut être renforcé par le fait que nous n’étions que deux dans le bateau et que 2 bateaux sur la rivière.

C’est avec Majid que nous avons fait affaire pour ce tour et nous en avons été très satisfaits.

Il peut aussi s’occuper des besoins de gasoil et de certains problèmes techniques et mécaniques.

Contact: 0852 4859 0487 ou 0812 5072 343

 

On peut mettre son annexe au ponton flottant de Majid en face du mouillage.

 

On peut faire de l’eau facilement en amenant ses bidons à la « boutique à eau » à vingt mètres en sortant gauche sur la route.

 

Beau marché local dans la rue parallèle à celle du front de mer tous les matins et un autre l’après-midi dans un bâtiment au bord du fleuve .

 

LINGGA

 

Notre mouillage: 00 18 51 S - 104 56 43 E

Nous avons un peu gêné des pêcheurs qui se laissent dériver avec leurs  filets

Préférer la zone autour de ce point: 00 18 27S - 104 58 55 E

 

KONGKA ISLAND

 

Notre mouillage: 00 04 151 S - 104 51 041 E

 

NONGSA POINT MARINA

 

Le nouveau manager « Prakash » est très sympa et il essaiera de rendre votre séjour agréable.

 

Par contre il y a aussi des points noirs.

Le tarif journalier est très cher pour le pays, préférez celui à la semaine.

 

Ils décident de vous refaire les papiers de clearance. C’est soi disant obligatoire à Batam et vous taxent 1 million de roupies pour cela.

 

La marina est loin de tout, 30 à 40 minutes pour aller en ville.

On est obligé à l’aller de passer par l’hôtel pour avoir un taxi. (160 000 IDR pour aller dans le centre ville). Pour le retour ou vous déplacer en ville, utilisez les applis « Grab » ou« Gojek » cela fonctionne très bien et coûte un tiers de moins.

 

On peut aussi louer une voiture en demandant aux personnels de la marina qui louent leur propre voiture (250 000 IDR la journée soit 15 € ).

 

Le supermarché qui pour nous est globalement le mieux fourni:  «DC  mall »

 

Batam est une zone franche, donc free tax sur l’alcool. Cela vaut la peine de faire le plein sauf si vous allez sur Langkawi où les prix sont encore plus bas.

Dans les Duty-Free, ne pas vous fier aux prix indiqués sur les bouteilles, mais demander le prix hors taxe au responsable, c’est souvent la moitié du prix indiqué.

 

Pour les pièces bateau vous pouvez essayer chez Toko Nikken, ou Promarine. 

Il y a aussi dans les rues à côté du DC mall dans le quartier de Nagoya pas mal de magasins qui font des accessoires marins.

Dans tous les cas ils sont plutôt orientés moteur que voile.

 

Sinon commandez vite, en arrivant ou avant d'être à la marina, à Singapour.

Pour faire expédier notre feu de navigation cela nous a coûté en express 50$ SGD  soit 32 euros

 

Si vous devez faire prolonger votre visa, on peut dire que c’est une vrai galère de la faire par soi-même.

La marina demande 1 million par visa pour le faire et je pense que c’est le bon choix.

Le visa coûte déjà 500 000 IDR  et nous avons dû y aller trois fois. Mais le pire, c’est qu’il est obligatoire d’avoir un sponsor local qui habite à Batam ( nous avons dû prendre notre chauffeur de taxi qui par chance, parlait un peu anglais et a accepté de rester avec nous, d’attendre et de fournir ses papiers…). Nous l’avons dédommagé

Notre sponsor de visa d’entrée sur Bali a dû faire en catastrophe une procuration pour le chauffeur de taxi, on nous a demandé un million de photocopies… du délire… et je n’exagère pas. Heureusement qu’il était là pour nous aider.

Adi de Bisa Visa Bali est un super agent et on vous le recommande .

Tel: +62 8170670550 ( what’s app)

Mail ngurah@bisavisa.com

 

Sans hésitation la Marina est la meilleure des options même si cela nous a permis de faire quelques emplettes à chaque déplacement.

Le détroit de Malacca

Le détroit de Malacca

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J
Une très bonne année à vous deux.<br /> bizhs
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F
hello JF, très bonne année à tous les deux également... au plaisir de vous revoir un de ces jours à notre retour...<br /> BIZZZZ
R
Passionnant encore une fois.<br /> A la lecture de vos articles, au mimétisme de nos pensées et au vu de votre voyage, nous pensons avoir beaucoup en commun...<br /> Lorsque vous serez de retour, malheureusement pour vous mais toutes les choses ont une fin, cela nous ferait vraiment plaisir de vous rencontrer.<br /> Notre voilier est maintenant au nord des Pays-Bas et si les restrictions le permettent, nous mettrons le cap vers la Scandinavie et la Baltique.<br /> N'hésitez pas à nous contacter.<br /> Amicalement<br /> Sabine & René S/Y IDEMO
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B
Je vous avais envoyé un message mais il n'apparait pas, recevez vous celui là?<br /> Dans tous les cas nous serons heureux de vous rencontrer.<br /> Dominique et Fabienne
J
Très bonne et heureuse nouvelle année les amis !<br /> Continuez de nous faire réver !
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F
merci, très bonne année à toi également et Sea yoU soon....
D
Bravo, très agréable à lire.
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F
Merci Guy...tu as bien fait de partir aux marquises... ça a l'air de remuer la météo sur les iles de la société... Bizzz
C
Toujours une merveille de lire votre blog. Rire, étonnement, quelle belle vie vous vous êtes inventée...
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F
Merci fidèles parmi les fidèles... maintenant c'est Captainpopol51 pour le pastis??? tu joues l!intégration à Nice... Bizzzz et Sea yoU sur la côte de Méditerranée dans quelques mois.
L
Super bonne année à vous deux et à bientôt j’espère bisous
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F
Merci cousine... très bonne année à toi également... on se voit dans quelques mois....BIZZZZ

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