BALEARES Suite, Fin et Bonus

Depuis plusieurs jours nous étudions les fichiers météo pour décider du moment le plus opportun en terme de navigation et de confort pour faire la traversée du retour. Le but étant de se faire plaisir, pas d'en prendre plein la gueule.
C'est donc décidé, nous partirons jeudi en fin d'après midi, afin d'être à port Camargue samedi matin.

A 16h30 tout les signaux sont au vert sur SEA YOU, nous l'avons préparé pour un tour du monde de 40 heures.
Fab s'installe à la barre et démarre le moteur, moi je vais à l'étrave pour relever l'ancre.
Je remonte progressivement la chaîne en indiquant au capitaine la direction à prendre pour faciliter la manœuvre.
Je sens que quelque chose cloche... La chaîne se tend et fait un bruit inhabituel sur le davier, le guindeau force...
"Mets au point mort " je hurle à Fab pour qu'elle m'entende
Le bateau se stabilise et je redonne du guindeau car j'ai vu que d'autres bateaux avaient eu du mal à décrocher leur ancre de la vase qui compose le fond de cette baie.
Il force à nouveau anormalement...
"Repars en avant pour décrocher l'ancre" lui demandais je à nouveau.
La chaîne se tend passe sous l'étrave, le bateau tourne un peu sur lui-même...
"Stop"
Je redonne du guindeau. Je sens que c'est toujours dur mais ça monte doucement... ( n'y voyez aucune connotation sexuelle, c'est vraiment pas le moment)
"Putain de bordel de merde... Mais qu'est que c'est que cela" ont pu entendre les chastes oreilles des sirènes qui gardent la baie.
Dans l'eau transparente, mais sombre, je vois une forme énorme qui remonte...
"Fab, il y a un truc immense qu'on remonte..."
"Je fais quoi??" Demande t'elle inquiète.
"Rien viens voir" lui répondis-je.
Un truc d'environ 4 mètres sur 2 remonte accroché à notre chaîne.
"Qu'est-ce qu'on va faire" me dit-elle?"
"Il faut que je plonge pour aller voir ce que je peux faire" lui dis-je en enlevant mon short et en enfilant masque et tuba.
En arrivant sur l'avant de SEA YOU, je découvre une sorte de cadre métallique sur lequel deux mâts sont fixés. Sur l'un de ces mâts il y a deux crochets, et bien sûr un maillon de notre chaîne, au niveau du repère des 10 m, est pris dans cette pièce de métal.
J'essaie de décrocher la chaîne, mais impossible de soulever cette épave qui pèse une tonne et qui frôle la coque de SEA YOU.
Je sors la tête de l'eau et demande à Fab:
"Envoie moi le crochet de chaîne" (une main de fer pour les initiés)
Je l'attache sur le deuxième crochet de cet horrible piège qui nous retient prisonniers.
"Relâche la chaîne avec le guindeau".... "Stop"...
L'épave est maintenant accrochée au bout de mon crochet, et la chaîne donne du mou..
Je dois quand même batailler sec, car pour la libérer il faut soulever l'ancre qui est 10 m plus bas... Après quelques tentatives et beaucoup d'efforts, je parviens à extraire la chaîne de ce foutu crochet.
Le truc est pendu à mon dispositif, la chaîne est libre, mais il faut larguer ce machin en espérant qu'il ne retombe pas sur l'ancre.
"Vas chercher le couteau de plongée, il faut que je coupe le "bout" pour nous libérer"
Fab me ramène ce bon vieux couteau que je trimbale depuis la Polynésie et que je venais d'aiguiser.
Avant de m'exécuter, je vérifie que ce truc ne m'accrochera pas en repartant vers le fond,  m'entraînant avec lui et m'assurant une noyade certaine.
En deux coups de couteau le cordage est tranché. 
Le machin sombre vers les abysses. Cela me fait penser à kate Winslet dans Titanic qui regarde plonger son beau Leonardo congelé comme un poisson du rayon surgelé.
Je grimpe en tout hâte sur le bateau pour terminer la remontée de l'ancre en priant que l'épave ne soit pas retombée sur celle-ci.
Opération réussie, notre ancre remonte progressivement et sort de l'eau plus belle que jamais. 
Fab prend la direction de la sortie de la baie pendant que je prends une douche rapide dans le cockpit pour me dessaler sous les yeux malicieux de deux anglaises en planche à voile qui ne  savait pas qu'une soirée chippendale était organisée.

 

Une heure plus tard, nous sortons de la baie de Fornells, la traversée peut commencer.

Elle se déroule sereinement, avec presque 60% de voile. Nous marchons très bien essentiellement au près bon plein et travers. Le reste se fait au moteur, nous sommes quand même en Méditerranée!!!!
Nous avons traversé des bancs de thons et de bonites pendant des heures, mais pas un ne daigna s'intéresser au magnifique poulpe jaune et vert que je leur offrais sans arrière pensée aucune.
Les dauphins sont venus moult fois jouer avec l'étrave du bateau. C'est toujours un peu réconfortant de voir nos cousins des mers prendre autant de plaisir à venir à notre rencontre et s'amuser autour de nous. Nous avons eu droit également à la visite d'une tortue qui fit surface à côté de nous pour nous saluer.

C'est vers 6h30 que nous avons retrouvé notre place de port, fatigués par 2 nuits passées en mer sans dormir vraiment...
Nous avons rangé sommairement le bateau et sommes allés nous coucher sereinement pour récupérer un peu.

Vous trouverez en BONUS les photos auxquelles vous avez échappées comme dirait Charlie Hebdo..

Bon vent

SEA YOU... soon
 

SPORT: LE TOUR DE MINORQUE EST PARTI....

FAITS DIVERS: ELLE SE FAIT TIRÉE PAR UN HOMME GRENOUILLE...

SCIENCE: MAJORQUE EST UNE FILLE, ON EN A ENFIN LA PREUVE...

CINEMA: SORTIE DU FILM "LES DENTS DE L'ANNEXE"

SCIENCE: LE TROU DU CUL DU MONDE EST AUSSI À MAJORQUE...

PECHE: NOUVELLE TECHNIQUE POUR ATTRAPER LES REQUINS...

PIRATERIE: UN CATA ATTAQUÉ PAR UNE HORDE DE VOITURES TOBOGAN

FAUNE: UN REQUIN FESSES, MANGEUR D'HOMME, APPERÇU PRÈS DES BATEAUX...

ÉCOLOGIE: ON A RÉIMPLANTÉ LES OURS DANS LE CIEL...

Comments

[Michel]

C etait quoi finalement le cadre avec 2 mats? Fendardes les legendes des photos

[Fabienne et Dominique]

Aucune idée... Un cadre métallique en tube carré de 10 x10. Avec deux mâts ( en faite des cylindres métalliques) articulés soudés dessus. Ça ne ressemblait à rien de connu... Une belle vacherie en tout cas...