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Sea yoU

Sea yoU

Un bateau nommé DÉSIRS... Voyages, aventures, humeurs, voiles, récits et photos


FIDJI

Publié par Fabienne et Dominique sur 31 Juillet 2021, 22:41pm

FIDJI

Après une longue et parfois difficile traversée, le cœur est plutôt enclin à profiter des plaisirs de la terre pendant quelques jours au moins.

 

Dans cette mignonne petite marina, la « Copra shed », nous sommes idéalement placés pour aller et venir à notre guise, et commencer l’exploration de cette terre inconnue pour nous.

La découverte est toujours excitante. Que cela soit une île déserte ou cette ville de taille modeste, il est difficile pour nous de calmer une forme d’impatience au nouveau.

FIDJI

Savusavu, c’est essentiellement une large et longue rue principale sur laquelle sont concentrés, de part et d’autre, tous les commerces, restaurants, administrations,....

 

La partie la plus animée est bien sûr la place d’arrivée et de départ des bus. Ils relient la ville principale Labassa sur la côte nord, mais aussi tous les villages de l’île et ils sont très nombreux...

 

Les images que nos yeux reçoivent de ce lieu animé parcourent notre cerveau à grande vitesse et vont sonner à la porte de mémoires enfouies depuis bien longtemps.

Chaque fois qu’une porte s’ouvre, des souvenirs apparaissent sur le seuil, ceux de notre voyage en Inde au début des années 80. Ils nous plongent tout entier dans un bain parfumé de saveurs épicées au curry.

 

Les bus verts de la compagnie VISHNU, sont les plus emblématiques. Ils sont hors d’âge et on ne sait pas si un jour ils connaîtront une retraite méritée par tant d’années de labeur à transporter inlassablement ces gens modestes pour qui la voiture restera toujours un doux rêve inaccessible.

 

Et celui là est quasi neuf....

 

Ces dames en sari que l’on croise ici et là sont le signe évident d’une forte implantation de la communauté indienne dans ces îles.

Les écritures sur les devantures des magasins ont également ce style propre au pays du Mahatma Gandhi.

Ces marques culturelles sont aussi une indication qu’ici, ceux que les anglais on fait venir, soit pour travailler dans les plantations de canne à sucre, soit pour des tâches administratives, sont restés pour intégrer la société fidjienne.

La hiérarchie des castes demeure présente sous une forme à peine voilée. Les castes supérieures se sont développées dans le commerce, l’administration et la politique, et les castes inférieures travaillent pour les premiers, ou ont des petites activités indépendantes comme par exemple, chauffeur de taxi, vendeur ambulant...

 

 

Et au moment de l’indépendance, comme ils étaient déjà en place sur les postes importants, ils ont pris le pouvoir et dirigent maintenant le pays.

 

Les indiens se concentrent essentiellement dans les villes, mais dès que l’on va dans les villages, ce sont les fidjiens que l’on trouve en écrasante majorité. Un délicieux mélange de mélanésien et de polynésien. Les cheveux crépus des kanaks et les traits plus délicats des Maoris.

Indiens, fidjiens, anglais, polynésiens, mélanésiens...ont évidemment succombé aux charmes des uns et des autres. Ces cocktails ethniques ont créé, selon la dose des ingrédients, une grande diversité de nouveaux visages plus ou moins harmonieux...

 

Un imposant marché se trouve à côté de la place des bus. Le samedi est le grand jour où ceux des villages viennent compléter les exposants habituels.

 

 

Malheureusement le choix en fruits et légumes est assez limité, la faute au récent cyclone qui a détruit énormément d’arbres, dont les bananiers et les papayers.

Par contre, on trouve assez facilement des ananas succulents dont la taille de certains pourrait les faire figurer au livre des records. Des petits citrons à la chair orange qui ont le goût de bergamote, le gingembre, le curcuma et les piments sont aussi présents sur presque tous les étals.

 

 

 

Nous y avons aussi acheté du poulpe, et ce fut une grande première de le cuisiner et surtout de réussir à ce qu’il reste tendre. (Suivant les conseils d’Helen sur Ibis, alors qu’il était précuit, nous l’avons remis 1 heure dans l’autocuiseur).

Revenu ensuite à la poêle avec des épices ou en salade avec huile d’olive et citron...un délice!!!

FIDJI
FIDJI

Les restaurants sont extrêmement bon marché, alors, nous en profitons au moins une fois par jour. Notre record est une note de 4€ pour nous deux, mais en général il faut compter 6 à 8 € /pers. pour un plat.

 

Nous laissons tranquillement le temps poursuivre sa course sans fin vers l’éternité en adoptant un rythme où le stress n’a aucune place.

 

Pour le moment, si nous reprenons la mer, nous ne sommes pas autorisés à débarquer sur d’autres îles, même inhabitées,

Si nous naviguons, autour de cette île de Vanua Levu, idem, interdiction d’aller à terre.

Mais, si nous nous déplaçons par la terre, en bus ou autre, alors là on peut aller où on veut...

 

Ce virus qui joue simplement son rôle de sélection naturelle en faisant disparaître les plus faibles physiquement, comme cela a toujours été le cas à travers l’histoire, fait perdre aussi le bon sens à ceux qui s’affolent et se laissent entraîner dans la spirale infernale de cette peur originelle de la mort.

Il semble que nos dirigeants, n’ont plus aucun recul, plus aucune élévation d’esprit qui permet de voir les choses de plus haut et de comprendre leur sens.

La presse, internet, les réseaux sociaux, la télé, l’information instantanée ont rendu les humains désemparés, car ils n’ont plus le temps de digérer les faits pour les remettre en perspective.

 

Notre cerveau est anesthésié par un afflux constant de nouvelles que nous ne pouvons plus analyser en conscience. Quand il n’y a plus d’analyse, c’est l’instinct primitif qui resurgit pour faire face aux peurs et en l’occurrence l’instinct de survie. Les décisions ne sont plus raisonnées, elles sont prises dans l’affolement, et bien sûr elles manquent parfois de sens.

 

Tout cela ressemble bien à une forme de régression. Mais soyons positif c’est aussi toujours comme cela que commencent les grandes prises de conscience. C’est en touchant le fond que l’on peut donner une grande impulsion pour remonter plus haut... ou sombrer... non... j’ai dit « soyons positif », cela sera certainement le début d’une nouvelle ère pour l’humanité....

 

FIDJI

Revenons à Fidji.

Ce matin, nous louons une voiture pour explorer quelques sites de Vanua Levu. L’île est tellement étendue que nous décidons de nous concentrer sur les cascades, symbole de vie, de régénération...  qu’elle soit salée ou douce, l’eau a sur nous un énorme pouvoir d’attraction...

Nous avons repéré trois sites qui sont accessibles dans la journée.

 

La première cascade, gérée par un village est seulement à une quinzaine de minutes de marche sur un sentier fleuri et relativement bien entretenu.

 

Le site est grandiose, l’eau est fraîche, il est encore tôt mais... c’est irrésistible...

 

Nous nous lançons dans ce cristal liquide qui coule de la montagne, scintillant au passage des rayons d’un soleil qui vient juste de franchir la colline pour déverser sa lumière chaude... nous sommes seuls... le moment est intense... l’énergie de l’eau nous pénètre en profondeur et transcende nos âmes... nous ne sommes plus de ce monde mais dans un ailleurs mythologique qui symbolise les grandes étapes de la naissance de l’humanité... mais le moment n’est pas encore à son paroxysme, il faut apprendre la patience...

FIDJI

Pour arriver à la seconde, il faut d’abord entrer par un trou dans le grillage qui protège ce site fermé au public, et l’on y entre un peu en fraude...

 

Puis on emprunte un ancien sentier de découverte de la flore locale qui fait plusieurs kilomètres.

Mais son abandon depuis plusieurs années, plus les cyclones, l’ont rendu impraticable.

 

Il y a des arbres en travers qu’il faut escalader, des ponts effondrés, la végétation a repris ses droits pour effacer les traces des humains.

 

Nous arrivons en bas épuisés et ruisselants de transpiration.

 

La vision de cette rivière jaillissante entre les roches polies, derrière une petite plage de sable noir est encore une fois irrésistible, alors nous nous abandonnons...

 

Nous enlevons tous nos vêtements jusqu’aux feuilles de vigne, pour entrer dans ce jardin d’Eden et intégrer ce décor de la genèse pour en faire partie, pour nous fondre dedans l’espace d’un instant d’éternité..

 

 

On ne peut pas seulement être spectateur, il faut être acteur, ouvrir ses sens, expérimenter, sentir l’eau sur sa peau, goûter au bonheur de cette fontaine de jouvence qui coule pour nous, là, ici et maintenant...

 

 

Nous sommes comme Ève devant la pomme et comme elle nous allons croquer dedans jusqu’à l’extase de la connaissance du fruit défendu.

FIDJI
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Le troisième site, est abandonné depuis le dernier cyclone. Le chemin pour y conduire est relativement praticable, mais encore très long pour la dernière étape de ce triptyque cascadien.

Nous sommes néanmoins dopés par la mémoire de nos deux précédentes expériences qui resteront dans nos mémoires jusqu’à la fin des temps...

 

Mais le décor a changé... la colère des dieux s’est abattue sur cette autre représentation du paradis.

Ils ont soufflé de toute la force de leur ego divin, pour faire tomber de la montagne des arbres plusieurs fois centenaires qui se sont écrasés sur les installations qui permettaient de s’approcher des chutes d’eau, les détruisant totalement.

( les Dieux ont peur des hommes parce qu’ils les ont créés à leur image et ils savent donc de quoi ils sont capables.... ils s’amusent à leur rappeler que l’indépendance a un prix...)

 

Les jardins d’Eden se sont transformés en « Apocalypse now ».

 

Des trois cascades, celle ci dépasse néanmoins largement en hauteur les deux autres, l’eau ici semble tomber du ciel, et s’écrase en furie dans une vasque de roche sombre qui déverse son trop plein entre les branchages, vers un petit torrent.

 

Nous nous baignons quand même, comme pour signifier aux dieux que rien ne peut arrêter l’homme dans sa quête de l’absolu, (et pour nous débarrasser de toute notre transpiration).

 

Ne sommes nous pas les nouveaux dieux en train de fabriquer des créatures à notre image ( l’intelligence artificielle et les robots de plus en plus perfectionnés, internet qui rassemble toute la connaissance humaine dans une espèce de super cerveau informatique...)

Serons nous un jour déchus à notre tour par nos créatures qui prendront le pouvoir??? Cela semble inéluctable, une sorte de cycle universel dans l’infini des possibilités.

 

Certains pourraient voir dans cette divine allégorie, qui m’amuse beaucoup, un message pour nous montrer ce qu’il en coûte d’oser défier les dieux dans leurs lieux secrets.

Pour ma part, j’y vois plutôt une expression de la dualité de notre univers où les extrêmes doivent tour à tour se confronter et s’unir dans le grand vide cosmique pour que notre monde existe, pour qu’il y ait quelque chose plutôt que rien.

 

Mon mental s’est encore envolé vers les hautes sphères métaphysiques, alors je dois rembobiner le fil d’Ariane qui le relie à mon corps, pour revenir à des considérations plus terre à terre.

 

Cette journée exceptionnelle s’achève, nous rentrons au bateau épuisés par tant de marches dans les forêts et d’émotions fortes dans nos cœurs.

 

FIDJI

 

Les soirées sont régulièrement animées à la marina où l’on se retrouve au bar pour boire quelques bières... le dimanche soir, un barbecue karaoké est organisé, très copieux et pas cher..

 

Soirée Karaoke

 

Soirée anniversaire

Il y a aussi des invitations sur les bateaux amis, les sorties aux restaurants, dont le « Surf & Turf », de loin le meilleur de la ville, son chef, un indien, a travaillé 14 ans aux cuisines du célèbre Resort  5 étoiles «  Jean-Michel Cousteau » fils du célèbre commandant. ( je pense qu’il a juste vendu son nom, pour cautionner l’image écolo-responsable du lieu, car je n’ai trouvé aucune trace dans ses biographies).

 

 

Cette île a toujours une activité volcanique importante même si elle est peu visible.

 

Les tréfonds de l’archipel des Fidji sont toujours brûlants d’une activité volcanique sommeillante.

A moins d’un kilomètre de la marina, de l’eau bouillonnant à plus de 100° sort de terre en 3 endroits. Les autochtones se servent astucieusement de cette bouilloire naturelle pour venir y cuire leur nourriture.

 

Sur la plage de sable noir, un peu plus loin, on voit à marée basse de la vapeur qui est emportée par le vent. Impossible de marcher pieds nus sur le sable sans se brûler.

 

FIDJIFIDJI

Les règles viennent de changer, nous pouvons maintenant, naviguer et descendre à terre partout sauf sur l’île principale de Viti Levu où se trouve malheureusement Suva, la capitale.

Mais, car il y a toujours un mais, on se doit de respecter la décision des chefs de village qui peuvent en avoir décidé autrement.

 

Nous reprenons donc la mer, accompagnés de nos amis américains Helen, Porter, Grace et Lilly sur Ibis en direction de la petite île de Namena située au milieu d’une gigantesque excroissance de barrière de corail.

 

Juste avant de franchir la passe que l’on ne voit pas, ce qui est très troublant, car contrairement à la Polynésie, les barrières sont légèrement sous marine, juste assez pour se planter dessus si par erreur on ne visait pas cette passe invisible.

 

Juste avant, disais-je, je lance un WHOUAAA!!! de stupéfaction en apercevant sur mon travers, à une vingtaine de mètres de Sea yoU le dos d’une Baleine qui plonge pour passer sous notre bateau... le temps de prévenir Fab et le cétacé est invisible...

 

J’avoue que je serre modérément les fesses, mais quand même suffisamment pour exprimer une légère angoisse à la vue de ce conteneur à graisse de lampe à huile des temps anciens.

 

Je dois confesser que je voyais toujours par le passé ces mammifères marins avec beaucoup de bienveillance et de respect, leur octroyant sans réserve une totale confiance.

Mais différentes histoires récentes à propos de rencontres avec ces poids lourds des mers ont ramené mon angélique confiance à un niveau de légitime suspicion.

 

Je ne sais plus si j’ai déjà relaté dans ce blog, l’histoire de nos amis du bateau Botrytis, qui se sont fait charger par une baleine en Polynésie, ce qui leur a valu quelques semaines d’immobilisation sur un chantier. Certainement une femelle qui a pris peur pour son rejeton, mais bon, on a pas des yeux sous l’eau non plus pour voir ce qui s’y passe.

Il y a les orques qui jouent avec les safrans des voiliers au sud du Portugal, et pour finir les rencontres inopinées avec celles qui dorment à fleur d’eau.

 

On est encore loin des récits de Merville, bien que l’on pourrait dire qu’à l’époque c’était de la légitime défense pour Moby Dick, mais « cétacé » pour que j’ai cette stupide tendance à laisser ces informations corrompre légèrement mon mental et perturber mon lien d’affection pour ces géants océaniques.

Je suis toujours heureux de les voir, mais je m’en méfie un peu quand même maintenant.

FIDJI

Nous arrivons sous le vent de l’île de Namena, pour être protégés de la houle, mais nous nous apercevrons vite que celle ci contourne les pointes et revient sur notre travers pour nous faire rouler, modérément certes, mais suffisamment pour être légèrement inconfortable.

 

L’unique bouée est déjà occupée par notre ami Olly, un anglais qui parle parfaitement le Français... (on en a trouvé un, le premier depuis trois ans...) il est arrivé plus tôt ce matin et il a deux équipiers Néo-zélandais à bord Mélissa et Henry.

 

Le mouillage est très profond, plus de 20m et on se sait pas comment sont les fonds... mais bon on a pas le choix... A ces profondeurs on craint toujours de bloquer la chaîne dans quelques « boomies » ( patates de corail)

 

Là où nous nous trouvons, l’île est déserte, pas âme qui vive. Il y a bien un centre de plongée, mais il est de l’autre côté, donc on ne peut pas se voir.

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Le matin, nous partons avec l’annexe pour faire du snorkeling, car l’endroit est réputé pour la beauté de ses coraux.

Et nous ne sommes pas déçus... de gigantesques blocs de coraux anciens forment des falaises sur lesquelles du corail bien vivant de toutes les couleurs, de toutes les formes et de toutes les consistances se développe.

Une multitude de poissons évolue là en toute tranquillité, ils ont élu domicile dans cet espace qui est protégé.

 

un magnifique bénitier au milieu du corail

 

 

Le soir nous nous retrouvons tous sur la plage pour l’apéro « sunset », autour d’un feu de joie et de branchages ramassés sur le sable.

 

 

Si nous avions quelques décennies en moins, les filles auraient des petites lunettes rondes fumées, un bandeau coloré dans les cheveux et danseraient autour du feu en faisant voler leur robe légère et transparente ...

 

On ferait tourner un pétard d’une bonne herbe locale en regardant le soleil qui tire sa révérence et les étoiles qui entrent en scène... show must go on...

Un musicos gratterait des airs connus de Neil Young, Simon & Garfunkel ou Bob Dylan et nous reprendrions les refrains d’une seule voix, avec un sentiment de fusion dans le cœur, heureux de vivre ce moment privilégié...

Je sais, tout cela est très « peace and love »... mais moi j’adore cela... j’ai toujours été un peu nostalgique de la période Hippies, de Woodstock, de l’île de White, et de cet élan de libération des mœurs et de la culture que notre génération a insufflé au monde occidental. (Rien que cela...)

 

Tout cela est aujourd’hui en grand danger, avec le retour des extrêmes, de religieux qui veulent à nouveau conquérir le monde et imposer leur vision rétrograde, d’hommes politiques qui voguent sur la peur engendrée par un petit virus très peu mortel somme toute, pour restreindre nos libertés....

 

Doooommmm revient à Fidji... tu t’égares mon gars...  pas tant que cela en fait, car on subit cette hystérie planétaire qui perdure et même s’amplifie dans la région du monde où nous sommes actuellement, on ne sait plus où aller..

FIDJI

Justement revenons à Fidji, nous quittons Namena pour aller vers l’île de Koro où nous aurons ensuite un meilleur angle au vent pour poursuivre notre route.

 

Nous empruntons pour sortir une très petite passe avec Fab à la proue pour s’assurer qu’il n’y a pas trop d’écart entre la position donnée par le GPS sur la cartographie qui est sous mes yeux et la réalité sur l’eau.

En effet une différence de 10m couramment observée dans la précision de ces appareils, peut être lourde de conséquence quand on emprunte un petit passage comme celui ci.

 

Après quelques heures de navigation malheureusement au moteur, nous arrivons dans une large baie et jetons l’ancre.

Nous mettons à l’eau le dinghy, et nous dirigeons vers la terre. Deux femmes en train de pêcher nous disent d’aller vers le ponton du Resort, mais je trouve déjà que le son de leur voix n’a pas la chaleureuse tonalité dont nous ont habitué les fidjiens rencontrés précédemment.

 

Nous poursuivons vers ce ponton, où un homme s’avance lentement. Après une série de « Bula » (bonjour) de bienséance, il nous dit que nous n’avons pas le droit d’aller à terre.

Nous lui expliquons que les règles ont changé récemment et que le gouvernement nous a autorisé maintenant à aller à terre.

Sa femme qui était une vingtaine de mètres derrière, vient le rejoindre et coupe court à toute discussion..

« Go to your boat, go to your boat... you are not allowed to come... go to your boat... »

(Retournez à votre bateau..... vous n’êtes pas autorisés à venir)

Elle nous dit qu’ils n’ont que faire du gouvernement, et que le conseil des chefs de village a décidé de ne pas accepter d’étrangers.

Nous lui expliquons gentiment, pour la détendre, pas pour la convaincre, que nous sommes vaccinés, que nous avons fait une quarantaine, que nous avons été testés, bref que nous sommes « CovidFree » mais rien n’y fait, elle reste nerveuse et excitée par la peur de ceux qui ne sont pas de son île...

On respecte la décision des chefs, on voulait juste discuter un peu...

« Go to your boat now.. » sera sa seule réponse..

 

Donc je ne m’égare pas tant que cela en vous relatant mes pensées intimes sur l’absurde chemin qu’emprunte l’humanité de ce premier quart du XXI siècle.

 

Nous laissons la journée se terminer en nageant autour de Sea yoU, et pratiquant d’autres agréables activités... et repartons le lendemain matin à l’aube.

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Nous savons que sur l’île de Taveuni, un Resort était assez conciliant avec les yachts pendant l’interdiction d’aller à terre, ( même si nos amis Belges de « Estran », ont vu la police débarquer pour les sommer de retourner au bateau), mais maintenant que c’est autorisé tout devrait bien se passer...

 

J’ai averti par email, Allan et Terry de notre arrivée éminente et Sunny un grand Fidjien nous attend sur son kayak pour nous aider à prendre une bouée.

Ce couple d’australiens s’est installé il y a quelques années sur ce site majestueux qui surplombe l’océan du haut d’une falaise d’environ 5 mètres. La piscine au bord de celle-ci semble être un prolongement du ciel et de la mer. Le soleil y plonge tous les soirs au moment de faire ses adieux rougeoyants à une journée de lumière.

 

 

Ils ont bâti ce Resort d’une dizaine de bungalows, ainsi qu’un club de plongée, qu’ils ont appelé « Paradise ».

L’endroit est comme on dit ici « boat friendly »  ( amical envers les bateaux) et une quinzaine de bouées sont mises à disposition gratuitement pour les voiliers de passage. En échange nous consommons au bar et au restaurant. Ils ont très bien compris que c’était gagnant gagnant pour tout le monde.

 

Il y a deux ans le Resort fut ravagé par un cyclone. La mer est montée jusqu’au niveau de la piscine dans laquelle ils ont même retrouvé un énorme rocher. Les installations furent en grande partie détruites. Ils ont tout reconstruit avec beaucoup de courage, et le Covid est arrivé...

 

Les voiliers sont maintenant les uniques touristes qui subsistent à Fidji. Nous accueillir est vraiment fabuleux et une énorme bouffée d’oxygène pour leur business. Grâce à nous, ils peuvent maintenir une partie de leurs emplois locaux.

 

Nous ne sommes que 2 bateaux pour le moment, mais demain, 5 supplémentaires doivent arriver dont nos amis américains sur « Ibis » et d’Afrique du Sud sur « Flip Flop ».

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Le « sunset drink » est maintenant très animé. Les enfants et ados jouent au volley, les femmes sirotent des verres de vin blanc ou rouge de qualité médiocre, et les hommes boivent une « Bitter » ou une « Gold » bières locales pas extraordinaires, mais dont on s’accommode quand on a rien d’autre.

Tout ceci fait très cliché anglo-saxon, mais c’est la réalité.

Ensuite vers 18h30, on dîne ensemble en se regroupant par affinité.

 

Aujourd’hui nous partageons avec « Ibis » la location d’un van pour explorer cette nouvelle île.

La différence entre, avec et sans chauffeur, étant de 30$ fdj, soit 13€, nous nous laissons conduire avec bonheur par le « taxi driver » qui connaît bien la route qui en réalité est plutôt une piste défoncée 80% du temps.

 

 

Direction les 3 cascades... et oui on remet cela... des heures de marche dans la montagne, des sites superbes, de l’eau fraîche pour se baigner...

 

Mais cette fois ci nous ne sommes plus seuls... alors l’énergie spirituoéroticophilosophico machinchose n’envahit pas l’atmosphère des lieux, comme la dernière fois, pour nous pénétrer au plus profond de nos âmes et de nos corps et nous faire voyager au pays fantastique des songes et des divinités...

Nous resterons bien ancrés dans la matière et la réalité...

FIDJI
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Ce matin, Fab va dans le cockpit, pour mettre sa culotte de maillot qui sèche sur une filière. Au moment de la décrocher elle pousse un cri d’horreur....

« Haaaaaaaahaaaaaahaaaaa, mais qu’est que c’est que cela.... » hurle-t-elle...

 

Une énorme bestiole tout droit sortie du film « Jurassic Park » est accrochée au tissus côté mer, de sorte que l’on voit juste deux antennes de 20 centimètres de long qui se rejoignent sur une tête pas sympathique du tout en forme de pince de homard.

 

 

« Qu’est ce qu’on va faire » me demande-t-elle 

« On va déjà prendre quelques photos » lui dis-je

 

J’entreprends donc une séance photo avec ce mannequin pas très sexy, mais qui se prête au jeu avec bienveillance.

 

« Mets le à l’eau maintenant » reprend-elle

 

 

Mais je vois bien que la bestiole n’a pas le physique de Laure Manaudou et qu’elle n’est pas très adaptée au monde aquatique. La mettre à l’eau équivaudrait à lui ratatiner la tronche à coup de batte de baseball, et ce n’est pas dans ma nature.

 

Je décide donc de la ramener à terre en convoi spécial. Le transfert du monstre de la culotte vers mon T-shirt à côté se passe plutôt bien. Il est plus facile pour moi de la déplacer avec ce grand vêtement que sur ce minuscule bout de tissus.

 

Ça y est la bête est dans l’annexe. Sur le chemin je passe montrer la « Chose » à mon ami Porter. Il monte à bord du dinghy et essaie de la prendre... elle pousse des cris, n’est pas du tout contente et commence à courir tout le long de l’annexe... qui n’est pas très grande. On s’écarte précipitamment pour la laisser passer, ou plutôt pour qu’elle ne nous passe pas dessus...

Elle s’envole, revient vers nous... haaaaaa elle va se poser sur moi... non elle tombe à l’eau...

Et comme je le disais, on voit bien qu’elle ne va pas battre le record du 50m nage libre...

Je lui renvoie donc le T-shirt en guise de bouée de sauvetage, qu’elle saisit sans hésitation.

Retour à bord... cette fois ci on va direct à terre et on la dépose sur un rocher.

 

Mission de sauvetage terminée, tous les équipages rentrent chez eux...

La SNSM (société nationale de secours en mer) serait fière de nous...

 

(VOIR LA VIDEO CI-DESSOUS)

Le temps s’écoule comme les cascades, il accélère en se jetant en chute libre dans les airs.

Alors nous décidons de quitter « Paradise », pour avancer, toujours avancer, toujours aller à la quête d’un ailleurs, une quête sans fin...

 

Les prévisions étaient moyennes, le temps ce matin n’est pas terrible, mais nous décidons d’y aller quand même.

Nous quittons le Paradis, non pas pour l’enfer, mais sa banlieue éloignée.

Le vent accélère en caressant la montagne, et glisse de toutes ses forces sur la mer.

Nous empruntons la passe invisible de la baie de Viani pendant un court moment de répit, et le vent reprend son souffle dans le détroit de Somosomo.

Mais cette fois ci, il est contre un courant qui sort avec la marée, alors les vagues se lèvent comme une armée romaine de Julius Caesarus pour aller conquérir la Gaule.

 

Encore un petit effort pour franchir un passage entre deux îles et nous voilà enfin à l’abri dans la luxuriante baie de Buca.

Une baie comme je les adore, immense, relativement bien protégée, tranquille et où l’on peut jeter l’ancre à peu près partout.

En dépit de la fatigue de cette navigation sportive, nous descendons l’annexe et décidons d’aller à terre.

Mais c’est un peu présumé de nos forces. Nous avançons péniblement sur la route en direction d’un village. Nous faisons la connaissance d’une famille dans la première maison que nous voyons.

Nous n’irons pas plus loin aujourd’hui, car la fatigue nous rattrape, nous prend dans ses bras et nous serre très fort pour ne plus nous lâcher.

On rentre dans notre « chez nous » flottant, épuisés.

La soirée est aussi courte qu’une jupe des années 70 dans la Carnaby St de Londres.

 

Une bonne nuit de sommeil, gentiment bercés par le clapotis des vagues sur la coque, et nous voilà repartis pour aller au village.

Un vieux monsieur ramasse sur la route les déchets que d’autres ont jetés par terre sans respect, alors qu’ils attendaient la navette maritime pour Taveuni... il fait des petits tas, nous avançons vers lui pour le féliciter de cette belle initiative citoyenne et créons le contact.

Il sait que nous sommes sur le bateau ancré dans la baie. En même temps, il n’y a que nous et nous ne ressemblons ni de près ni de loin à des Fidjiens.

Isimeli, c’est son nom, nous propose gentiment de venir chez lui. Nous lui expliquons que nous allons au village et qu’à notre retour nous passerons le voir.

 

Dans ces îles fidjiennes, il n’y a encore pas si longtemps de cela, un étranger qui passait par là, c’était l’occasion de faire un bon gueuleton. Pas parce qu’il amenait de la nourriture, mais parce qu’il était la nourriture.

En tartare, en ragoût , ou grillé au feu de bois, le « touriste » pouvait être dégusté de différentes manières. Bon, il n’y avait pas que les étrangers qui étaient croqués, ceux des tribus voisines faisaient aussi souvent l’affaire.

Certains ont englouti plus de 900 bonhommes...

( c’est pour cette raison que le capitaine Bligh ne s’est pas arrêté dans ces îles lors de sa traversée en chaloupe avec ses hommes après la révolte sur la Bounty, il ne voulait pas finir en brochette.)

 

Marmite pour un râgout de touristes au lait de coco...

 

Je dois dire qu’en tant que flexitarien ( nous ne mangeons pas de viande de mammifères, considérant que ceux ci sont des cousins très proches... (on touche pas à la famille!!!) par contre les poissons et autres crustacés sont beaucoup plus éloignés de nous, humains, tout comme les légumes et les cailloux... mais on a aussi arrêté de manger des cailloux), donc en tant que flexitarien disais-je, que des carnivores mangent d’autres carnivores ne me choque pas plus que cela... il y a une certaine logique... après, c’est dans la tête, ce sont juste des considérations morales et religieuses.

 

On peut affirmer qu’aujourd’hui, de nets progrès ont été faits sur l’accueil des touristes...

On vous dit toujours un chaleureux « BULA » quand vous croisez quelqu’un dans la rue, et si vous êtes invité chez des autochtones, on ne vous demande plus de prendre place dans la grande marmite familiale.

Un gros mangeur d'hommes...

Un gros mangeur d'hommes...

Nous poursuivons notre route vers le village, où nous a-t-on dit il y a un petit magasin.

Effectivement, elle n’est pas bien grande cette échoppe surtout fournie en « pas grand chose ».

 

En nous approchant de cette baraque en bois sur pilotis, nous apercevons une gentille dame qui tient boutique. Nous lui demandons si par hasard elle n’aurait pas quelques fruits. Elle nous dit d’abord que non, puis se souvient qu’elle a des bananes à l’arrière. Elle va les chercher et nous présente deux belles grosses mains d’environ une quinzaine de bananes, elle nous demande d’en choisir une qu’elle nous offre en même temps que son sourire.

Nos yeux parcourent tous les rayons en quête désespérée de ce que nous pouvons acheter, et nous choisissons par dépit 2 boîtes de cacahuètes, qui s’avèreront, lors d’un apéro, être excellentes.

 

 

 

Sur le chemin du retour, nous retrouvons la famille rencontrée la veille. La dame s’occupe du repas du dimanche, sa fille à côté d’elle prépare le manioc en le passant sur une énorme râpe.

Nous parlons cuisine et recettes locales.

Au moment de prendre congé, elle nous offre des citrons et des piments... ces gens sont vraiment d’une extrême générosité.

 

 

Pour terminer cette balade en cette matinée dominicale, nous allons chez Isimeli comme nous lui avions promis.

Il nous accueille sur la traditionnelle natte de pandanus tressé où l’on s’assoit en tailleur les uns en face des autres.

Cette position est maintenant un supplice pour moi surtout au moment de me relever. Pourtant j’en ai passé des milliers d’heures dans cette posture en méditation...

Depuis un grand « crac » ressenti dans mon genou droit en m’accroupissant pour revenir de l’avant de Sea yoU, à la fin de la transatlantique il y a deux ans, celui-ci est devenu un problème.

 

 

Sa fille et son gendre nous rejoignent, mais restent en retrait, bien qu’il soit plus facile de converser en anglais avec eux.

Nous parlons fruits, et deux minutes après sa fille nous apporte deux magnifiques papayes ouvertes, prêtes à être dégustées à la cuillère.

Les gens ici aiment être pris en photo. Nous faisons donc à chaque fois une petite séance de poses devant l’objectif.

Isimeli, nous montre une photo posée sur sa commode où il se trouve avec une famille de gens de bateau venue il y a quelques années . Il nous explique qu’il aimerait avoir la photo sur papier pour pouvoir la regarder et se souvenir de nous. Avec son beau-fils qui a un smartphone, nous lui envoyons par e-mail la photo que nous venons de prendre, qu’il fera imprimer quand ils iront à la ville.

Nous partagerons ainsi un peu sa vie, faite de petits plaisirs simples.

 

En quittant son domicile, il nous donne de la salade et quelques haricots longs verts  et son beau-fils cueille deux cocos à boire qu’il prépare pour nous.

 

Ce peuple est vraiment d’une gentillesse incroyable... depuis qu’il n’est plus cannibale...

 

Nous laissons passer des vents forts le lendemain en restant sur le bateau et profitons de ce moment pour trier nos photos, écrire, dessiner…

FIDJI

Aujourd’hui on part sur l’île de Kioa. C’est juste une courte escale le temps de faire un beau snorkeling et une balade sur une petite plage qui est en train de se transformer en mangrove.

 

Les racines qui sortent du sable sont comme des araignées géantes endormies par la lumière du jour. Elles attendent la nuit pour se réveiller, ramper sur la plage et dévorer l’imprudent qui oserait s’y promener... (Un joli conte pour enfant...)

 

Les habitants de cette île ne sont pas vraiment des fidjiens, mais des polynésiens des îles Tuvalu, déplacés là par le gouvernement anglais au temps de l’empire colonial de sa Majesté.

FIDJIFIDJI

Il en est de même pour l’île suivante où nous jetons notre ancre, RABI.

Les anglais ont d’abord complètement détruit l’île de Banaba en surexploitant le phosphate qui servit à fertiliser la Nouvelle Zélande.

Puis, pendant la seconde guerre mondiale, les japonais ont massacré et mis en esclavage les Banabans en les déplaçant dans les îles qu’ils avaient envahies. Les bombardements américains pour déloger l’envahisseur nippon achevèrent de rendre l’île pratiquement inhabitable.

 

La couronne britannique proposa alors, à ceux qui survécurent, la possibilité de venir s’installer sur une île des Fidji qui ne serait que pour eux. Certains acceptèrent et ce sont quelques 250 personnes qui vinrent s’installer ici en décembre 1945.

Les autres restèrent sur leur champ de ruine, et lors de l’indépendance des Îles Kiribati, celles ci réclamèrent la possession de Banaba. Elle leur fut accordée au grand dam de ceux qui étaient restés sur leur île.

Aujourd’hui encore, les Banabans revendiquent une identité culturelle et linguistique qu'ils essaient de maintenir en dépit d’une forme d’assimilation lente de la part de Fidji et de Kiribati.

 

Le décor historique étant posé, revenons sur notre arrivée dans la baie d’Albert Cove sur l’île de RABI, qui me donna quelques angoisses et où une fois encore je serrais les fesses à m’en faire exploser les hémorroïdes.

FIDJI

L’île est traversée, comme Taveuni, par cette foutue ligne de date qui coupe la terre en deux.

L’Est d’un coté, et l’Ouest de l’autre.

D’un côté nous sommes aujourd’hui de l’autre nous sommes hier.

 

Fab écartelée par le temps...

Sur nos logiciels de navigation, les cartes s’arrêtent juste à cette ligne. Ce qui veut dire que pour voir la carte de l’autre partie de l’île, il faut faire défiler la carte du monde entier pour arriver de l’autre côté et accéder au reste de l’île.

 

Bref, en franchissant cette ligne, le GPS de la tablette devient fou, et ne sait plus où nous nous trouvons. Il s’évertue à nous placer à l’Ouest, alors que nous revenons à l’Est.

 

Donc impossible de nous situer sur la carte, et nous arrivons dans une baie réputée difficile à cause d’une sorte de double passe. De plus un voilier nous a dit de nous méfier car les cartes ne seraient pas justes dans cet endroit...

 

L’idée me vient subitement de voir si je peux utiliser avec la tablette les informations en wifi d’un autre GPS du bateau.

 

Cela fonctionne, je retrouve une position en utilisant le GPS de l’AIS... mais je ne connais pas la fiabilité de cette position, ni les éventuels écarts par rapport à la réalité.

 

Nous avançons aussi lentement que nous pouvons, avec Fab à l’étrave pour me prévenir en cas d’urgence collision.

 

Pendant cette approche à la vitesse d’un singe « paresseux » sous tranxène, se dessine sur une paroi rocheuse un visage incroyable de beauté plastique qui pourrait être l’œuvre de Picasso. En tout cas c’est à lui que nous avons tout de suite pensé.

Les grands artistes ne seraient donc que des imitateurs, des « copycat » de mère nature???

 

 

Et sous un autre angle il y a un autre gardien galactique...

 

 

La baie où nous mouillons est magnifique, du sable blanc, des cocotiers bien sûr en bordure de plage, une végétation tropicale aux multiples dégradés de vert qui remonte sur les flancs de « montagne », et des enfants qui jouent et crient pour rendre vivant ce décor.

FIDJI

Nous nous dirigeons vers la plage en annexe pour entrer en contact avec les autochtones.

Avant de poser le pied à terre, on a toujours une petite appréhension de savoir comment on va être accueillis par rapport à l’hystérie planétaire ambiante.

 

Taurerei se dirige vers nous et me sert directement la main, ce qui est devenu un signe de ralliement des gens « Covid rien à foutre ».

 

 

Il nous invite à le suivre puis à nous asseoir sur la natte de la hutte communautaire pour discuter et ainsi faire connaissance.

Nous lui offrons un poisson que nous venons de pêcher. On a eu bien du mal à savoir quel était ce spécimen long et fin avec une gueule pointue et pleines de dents acérées.  Et bien c’est un «  needlefish » qui apparemment est comestible car ils étaient ravis de notre cadeau.

 

Il nous apprend que ceux qui vivent ici sur cette plage sont en quelque sorte dans leur résidence secondaire. En fait ils ont tous une maison dans le village principal à 10 mn de bateau, mais par choix ils viennent là pour vivre simplement, encore plus proche de la nature, et passer du bon temps.

La plupart des huttes, cabanes ont été détruites par le cyclone de cette année, et ils sont en train de reconstruire à leur rythme, vivant dans des tentes ou des abris sommaires, en attendant...

 

Taurerei nous emmène faire du « snorkeling » sur la barrière, puis nous assistons à une amusante séance de karaoké, qui est le passe-temps favori de quelques uns. Il y a même un petit générateur rien que pour cela...

 

 

Nous ne pouvons malheureusement pas rester plus longtemps car demain est le dernier bon moment pour traverser le canal qui sépare RABI de la pointe nord de Vanua Levu. Du vent fort arrive et nous n’aurons pas la protection de la côte sur une vingtaine de miles.

 

On sent que notre hôte est triste de nous voir partir, il aurait aimé nous faire visiter son village.

Sa femme est bloquée sur l’île de Viti Levu où elle se trouvait au moment du « lockdown » (confinement) cela fait bientôt 4 mois, alors je pense qu’il s’ennuie un peu.

 

FIDJI
FIDJI

C’est donc aux lueurs rougeoyantes d’un petit matin comme les autres, que nous levons l’ancre.

En empruntant la passe, nous admirons, sans nous lasser, cette gigantesque œuvre fictive d’un Picasso imaginaire. Tel un gardien fantastique venu d’une autre planète, figé dans la pierre, il est le protecteur de ce peuple d’émigrés adorables qui ont tout abandonné à « Banaba » pour venir s’installer à RABI.

 

Le vent est faible au début, mais il se renforce progressivement. Il nous prouve vite que notre choix de reprendre la mer était le bon.

Nous avons franchi la pointe de l’île avant qu’Eole ne lève les vagues et sommes maintenant protégés par la côte.

 

Notre premier mouillage sur la côte nord est la baie de Tilagica. Nous y arrivons en milieu d’après-midi et y passons la nuit.

 

FIDJI

Nous repartons le lendemain matin, pour une nouvelle étape. Le vent continue d’être puissant comme annoncé, et crée des vagues courtes, car les barrières de corail ne sont pas assez hautes pour casser les mouvements de l’eau.

 

Nous nous arrêtons cette fois ci dans une baie de Mali Island.

 

Pour la troisième étape, nous sommes toujours dans des conditions de vent soutenu. Nous avons peu de voile, mais les rafales sont puissantes et balaient la baie de Basa où nous avions prévu de nous arrêter. Nous préférons aller devant une plage juste après la baie où les rafales sont moins violentes.

 

Pendant l’approche, Fab qui surveille à l’avant crie,

«  marche arrière, marche arrière toute... il y a une bouée... trop tard on est dessus »

Je mets au point mort, regarde par dessus bord et vois une grosse masse violette entre deux eaux..

il me faut quelques secondes pour comprendre que c’est une énorme méduse. Et en fait il y en a plusieurs qui flottent autour du bateau... il n’en faut pas plus pour que Fab affirme énergiquement:

«  je n’irai pas me baigner ici »

 

 

J’ai oublié de vous dire que nous avons pêché un poisson que nous ne connaissons pas. Il ressemble un peu à un petit barracuda mais plus plat. Nous décidons qu’il doit être mangeable et de nous régaler ce soir.

 

Je lève les filets et essaie d’enlever les arêtes principales. La cuisson se passe bien, et c’est les yeux brillants d’envie, fourchette et couteau dans les mains que nous attaquons ces morceaux parfaitement cuits, légèrement croustillants.

 

A la premières bouchée, la mâchoire s’arrête tout net car une sensation d’obstacles multiples surprend le mangeur affamé. Le cerveau envoie l’ordre immédiat à la langue de prendre le relais pour fouiller et détecter les intrus dans cette pâtée impossible à avaler. Les doigts entrent en jeu pour sortir des touffes d’arêtes fines comme des poils.

Nous n’avons jamais vu autant d’arêtes dans un poisson. Dommage car la chair est excellente, mais si nous en attrapons un autre il retournera immédiatement au lagon.

FIDJIFIDJI

Nous savons qu’aujourd’hui le vent doit être encore plus fort, et que cela ne va pas être une partie de plaisir, mais on a choisi d’avancer quand même.

Les rafales montent à 37nds, nous avons pris trois ris et la trinquette est réduite elle aussi.

Il faut dire que nous sommes dans un lagon même si cela ne se voit pas beaucoup. La distance à la côte est grande et des vagues courtes ont le temps de se former.

J’ai tracé ma route hier en prenant soin de passer loin de tous les pièges connus, et il faut la suivre de près, sans s’en éloigner, car il y a des amas de récifs ça et là.

 

La baie de Naurore nous ouvre son eau calme et ses flancs protecteurs, qui sont fortement appréciés à bord de Sea you.

Le bateau est recouvert d’une croûte de sel, tant nous avons pris d’embruns.

FIDJI

Cette baie, entourée de petites montagnes est vraiment spéciale.

C’est ici que King Kong est venu se cacher pour échapper aux producteurs d’Hollywood.

Sa mort dans le film est bien sûr inventée.. c’est du cinéma tout ça, vous le savez!!!

En réalité, il se repose ici à Fidji dans le nord de l’île de Vanua Levu.

 

Si vous ne voyez pas King kong, inclinez la tête sur la gauche...

 

Et nous l’avons trouvé dans cette baie, où nous étions seuls...

 

Il a bien essayé de se faire passer pour une montagne, mais nous ne sommes pas dupe... ce n’est pas à des vieux singes comme nous que l’on apprend à faire des grimaces...

 

Nous lui avons promis d’être discret, car il ne veut pas tourner la version 5 qui raconte toujours la même histoire « à dormir debout sur une montagne »... alors n’en parlez pas autour de vous, il saurait que c’est nous...

Il y a un village au fond de la baie et nous avons décidé d’aller y rendre une petite visite de courtoisie, comme cela se fait aux îles Fidji.

 

Pour cela il y a tout un rituel à respecter. Il faut d’abord demander à rencontrer le Turaga ni Koro, qui est en quelque sorte le bras droit du chef du village. Il reçoit notre cadeau, en l’occurrence un bouquet de racines de poivrier.

Puis il doit, nous présenter au chef ainsi que notre offrande. S’en suit une discussion informelle pour faire connaissance, et le chef nous accorde son droit d’aller et venir dans le village. Ensuite il eut y avoir une cérémonie du Kava ( avec nos racines).

 

Le Turanga ni Koro

 

Bien sûr cela ne c’est pas déroulé comme ça...

Nous avons bien été reçu par le Turaga, qui nous a présenté sa famille et pris notre kava, mais il ne nous a jamais présenté au chef qui est son grand père..

 

sa famille...

 

Pour la cérémonie du Kava, il paraît que c’était pas le bon jour...

 

 

Je vous explique...

 

Des racines que nous avons offertes, ils font une poudre qui est mélangée avec de l’eau et on se passe un bol pour en boire chacun une gorgée... c’est légèrement relaxant, mais si on en boit beaucoup cela peut être hyper relaxant, voir nous rendre tout mou...

 

Traditionnellement, il y a encore peu de temps, la racine était mâchée pour en extraire un jus mélangé à la salive qui était craché dans un bol commun. C’est ce mélange qu’on buvait chacun son tour.

 

Tout ceci n’est plus « covidiquement » correct... vous en conviendrez!!!

 

Comme nous n’avons pas eu droit à la cérémonie, je prends dans le bouquet un bout de racine que je mâchouille un moment... je ne recule jamais devant une nouvelle expérience.

Effectivement on ressent vite un effet curieux dans la bouche, la langue semble plus épaisse, puis le palais et le fond de la gorge s’engourdissent, et pour finir j’ai perdu le goût,,,

Question effet, j’ai connu mieux dans ma vie comme sensation...

Racine de Kava

Racine de Kava

Siteri, la femme du Turaga, est adorable et nous emmène faire le tour du village suivie de quelques enfants souriants et curieux.

Les maisons colorées, construites très simplement en bois et tôles, sont disposées à flanc de colline sans ordre défini. Il n’y a donc pas de véritables chemins pour se balader, on passe où l’on peut entre les jardins. Les sanitaires eux aussi en tôles sont à l’extérieur.

La vie semble paisible entre les activités de culture et de pêche.

 

Elle nous reconduit à notre annexe et nous donne rendez-vous l’après midi pour nous emmener en haut de colline.

 

Un des garçons, demande timidement s’il peut venir avec nous pour visiter le bateau. Nous acceptons bien sûr, et ses deux copains viennent également.

 

Un petit clapot s’est levé sur le lagon, le vent est face à nous, nous sommes lourds car 5 à bord, tous les ingrédients sont présents pour que l’on arrive complètement trempé au bateau.

C’est le cas, mais ce n’est pas grave, ils sont ravis d’être là, et la joie de la découverte se lit dans leur yeux qui ne veulent rien manquer.

Ils s’émerveillent de tout, du robinet de l’évier, des toilettes, des instruments, des voiles, du leurre en plastique au bout de notre ligne.

Fab leur sert un jus d’ananas, ils n’en avaient jamais bu, et des gâteaux secs... malheureusement pas de bonbons, on a oublié d’en acheter.

 

Je les reconduis à terre en pensant que peut-être cette visite déclenchera une vocation future, et qu’un jour, l’un d’entre eux essayera d’embarquer sur un bateau de passage pour découvrir le monde à son tour.

C’est souvent comme cela, par une rencontre, que l’on emprunte un chemin de vie qui déterminera toute notre existence.

FIDJI
FIDJIFIDJI

Notre prochaine étape est Musket Cove, sur l’île de Malolo lailai à environ 100 miles de distance.

Pour cela nous devons quitter le lagon de Vanua Levu, traverser les « Bligh water » qui sont sans véritable danger, puis entrer dans le lagon de Viti Levu pour encore 40mn de navigation.

 

Comme je ne veux pas naviguer de nuit dans les lagons, je choisis d’en sortir au soleil couchant, de naviguer de nuit dans les eaux du célèbre capitaine, puis d’y rentrer à nouveau au lever du jour.

 

Nous réglons Sea you au minimum de ses capacités pour parcourir 50 mn en 12 heures de nuit. Un joli petit thonidé (genre « Spanish mackerel ») mord notre appât en plastique , cela fera un excellent repas en arrivant.

 

Le vent tombe complètement, nous finissons au moteur et vers 16h nous jetons l’ancre dans la « baie du mousquet » (« Musket cove »).

 

Cet endroit très « branché » qui en temps normal grouille de monde, puisqu’il y a plusieurs « resort » très haut de gamme et une capacité à accueillir 200 voiliers au mouillage, est aujourd’hui quasi désert.

 

Un des seuls avantages de cette foutue hystérie planétaire, les lieux surpeuplés de touristes et de bateaux sont maintenant redevenus agréables.

FIDJI
FIDJI
FIDJI

Nous restons 3 nuits et allons vers notre dernière étape dans cet archipel, la marina Denarau.

En effet l’île principale, Viti Levu, où nous devons absolument nous rendre pour faire le carénage de Sea yoU, connaît depuis avril une explosion de cas de Covid. Donc à partir du moment où nous y mettons les pieds, nous n’avons plus, théoriquement, que 2 choix quand nous voudrons repartir. Soit nous quittons définitivement les îles Fidji, soit nous devrons refaire une quarantaine de 14 jours.

 

C’est pourquoi nous avons enclenché notre demande de dérogation aux règles en vigueur, pour pouvoir nous rendre en Nouvelle Calédonie. En effet, l’île est « covid free » et a une politique extrêmement dure pour toutes les entrées dans le pays.

Comme nous sommes français, il y a une possibilité, en faisant une demande, qui doit être approuvée par différentes administrations et validée par la Présidence et le Haut Commissariat.

 

Un parcours du combattant qui s’apparente à reprendre une tranchée tenue par l’ennemi à Verdun.

Comme vous le savez déjà, si vous êtes un fidèle du blog, mon grand-père a fait Verdun et a survécu, c’est donc relativement confiant, que je lance mon assaut à la conquête d’une autorisation d’escale.

 

Lors de mon dernier article sur la traversée entre Tahiti et Fidji, je reçois un commentaire très court, « est ce que vous passez à Nadi » signé Renaud.

Je connais bien un Renaud sur Tahiti, mais je ne comprends pas pourquoi il me pose cette question, mais j’y réponds quand même, je me fais toujours un devoir de répondre à tous ceux qui prennent la peine de m’écrire et de me lire.

En réalité, il s’agit de deux amoureux de mon modeste Blog, Renaud et sa femme Catherine un couple de français qui habite ici à Denarau et suive nos périples... un peu grâce au Covid!!

 

Ils ont vécu aux quatre coins du globe, ce qui littéralement ne veut rien dire, mais parle à tout le monde, et pour moi ce sont des français citoyens du monde.

Renaud est pilote, Catherine fut hôtesse, cela facilite un peu la propension aux voyages... ce sont aussi des gens de mer qui ont un bateau en préparation en Nouvelle Zélande, bloqué depuis 18 mois... devinez  un peu à cause de quoi???

Ils nous donnent leur contact et bien sûr nous les appelons dès notre arrivée... on aime bien ce genre d’aventure humaine qui est magnifiquement complémentaire à nos aventures maritimes.

 

 

Entre gens du voyage, il y a une énergie commune, alors cela fonctionne tout de suite entre nous. Ils nous rendent de grands services en nous emmenant au marché local et dans les supermarchés, on fait des petites bouffes et des apéros bien sympas, chez eux ou sur le bateau, on profite de leur piscine...

La magie des rencontres dans toute sa splendeur... qui nous fait presque oublier le couvre feu à 18h, les restos et les boutiques fermées, les masques qui nous empêchent de respirer, les contrôles de température à l’entrée de chaque commerce ouvert, où l’on apprend tous les jours que l’on a entre 27 et 32° ( on est déjà des morts vivants...)...

FIDJI

Pendant ce temps, nous sortons Sea yoU de l’eau pour lui refaire une beauté.

Pour la première fois, nous demandons à une société de faire le job pour nous. La main d’œuvre n’étant pas chère ici, c’est le bon moment pour tester.

Je garde quand même pour moi la peinture du « sail drive et de l’hélice », et décide de descendre le safran (gouvernail) pour vérification et ajustement.

 

Tous les intervenants sont très sympathiques et compétents.

Le « grutier » qui a la lourde responsabilité de sortir et remettre à l’eau le bateau est le plus professionnel de tous ceux que nous avons connu jusqu’à présent. Il sait le stress que cela représente pour les capitaines, alors il met tout en œuvre pour rassurer et aider à la manœuvre. (Voir conseil aux marins)

 

 

Sea yoU retourne à l’eau le vendredi 23 juillet après 4 jours de soins intensifs... c’est à la mode en ce moment...

 

Cela fait maintenant 4 semaines que nous attendons une réponse favorable pour Nouméa. Nous devrions avoir le sésame d’ici un ou deux jours... si tout va bien... mais on y croit... on ne lâche rien... comme aux JO.

 

Excellente nouvelle, nous venons de recevoir notre autorisation pour la nouvelle Calédonie. Nous partons donc mardi prochain pour Nouméa.

L’aventure fidjienne se termine donc maintenant.

 

Bon vent à tous

Et

Sea yoU very soon pour une autre aventure.

FIDJI

Conseils aux Marins.

Savusavu

N’appelez la marina que quand vous êtes à l’entrée, près des balises, car avant ils n’ont pas l’air de capter.

 

Restaurants

Le meilleur de la ville est sans aucun doute le « Surf and Turf »

Le Koréen pas très loin de l’épicerie fine est intéressant. Le chinois juste avant est pas cher.

Et celui de la marina est très bien aussi, ils ont un excellent curry de poisson avec vue sur les bateaux. On peut aussi se faire livrer des pizzas directement dans le cockpit.

 

Namena

Il y a une seule bouée disponible apparemment solidement accrochée. Sinon mouillage profond par 22m. (17°06.73S - 179°05.55E)

Très beau snorkeling en face du mouillage et juste derrière la pointe.

 

Taveuni

Pour le Paradise Resort prévenir avant d’arriver par mail ou téléphone Allan ou Terry (7780125) pour vérifier qu’il y a encore de la place, puis par VHF sur le 16 , 15 minutes avant d’arriver pour que Sunny vienne vous indiquer la bouée et prendre les amarres.

 

L’entrée aux trois cascades est hors de prix pour le pays (35$fj/pers) mais cela permet au village d’avoir un peu de revenu pour les entretenir.

 

Buca bay

 

La baie est immense, il n’y a que l’embarras du choix. Nous avons choisi d’être pas trop loin du ponton de la navette journalière, qui passe le matin. Cela permet d’y attacher son annexe.

On peut aussi la mettre sur la plage, pas loin du ponton, le propriétaire (Isimeli) est très gentil, il habite dans la maison en hauteur de l’autre côté de la route. Mais il faut gérer les marées.

 

Il y a une minuscule épicerie dans le village.

 

On peut prendre un bus quotidiennement pour Savusavu, et un bateau pour Taveuni.

 

Notre mouillage:16°40.373 S - 179°49.743 E

 

Kioa

Notre mouillage: 16°37.666S -179°55.976E

 

Rabi Albert cove.

Attention: Restez bien à plus de 200m de la côte, car avec la marée il n’y a plus grand chose au dessus des patates.

Notre mouillage :16°26.795S - 179°56.323W

VANUA LEVU côté NORD

 

Tilagica

Notre mouillage: 16°10.663 S - 179°45.941E

 

Mali Island

Notre mouillage: 16°19.886 S - 179°21.926 E

 

Près de Basa bay

Il y avait trop de vent dans la baie, nous avons préféré aller un peu plus loin après la pointe devant une plage: 16°29.066 S - 178°54.343 E

 

 

Naurore bay

Attention le fond remonte vite près de la côte.

Notre mouillage: 16°39.102 S - 178°36.184 E

Village: Naviqiri où l’on doit faire le Sevusevu si l’on va à terre.

 

Bligh water

Nous sommes passés au nord de Charybdis reef, et entrés dans le lagon de Viti Levu par le Yavena passage.

 

Musket cove

Attention en arrivant dans la baie il y a une marque qui n’est pas indiquée sur nos cartes pour prévenir d’un morceau de corail (17°47.101 S - 177°10. 786 E). Par contre nous avions sur notre carte une marque dans le chenal à l’Est de la première qui doit être cassée et remplacée par une simple bouée peu visible, ce qui prête vraiment à confusion. J’ai cru un moment que la marque sur le récif était la marque dans le chenal. (Marque du chenal 17°47.097 S - 177°10.934 E)

 

Notre mouillage: 17°46.417 S - 177°11.004 E

 

On peut laisser son annexe dans la marina derrière le ponton.

Il y a un petit supermarché, un restaurant et on peut se réapprovisionner en carburant et en eau.

 

DENARAU

 

En période non covid et en haute saison il vaut mieux réserver à l’avance car la marina peut être vite saturée.

 

Appel sur VHF 14 - Geof est le responsable, il parle un peu le français, c’est certainement lui qui viendra prendre vos amarres.

 

On peut recharger les bouteilles de gaz, et même les petites bleues françaises de 3kg.

 

Dans le Top 3 des meilleurs sanitaires, propreté et installation.

Laundry au Top aussi, machine à laver et sécheuse performantes et pas chères (5FD le jeton)

 

Le chantier est très pratique et on y trouve toutes sortes de compétence.

Avi le « grutier » est très professionnel en plus d’être très sympa.

 

Nous avons fait affaire avec REVMARINE tel:9322019 - ravi@ravmarine.com

Ravi le directeur est charmant et on peut discuter pour trouver une entente. Il est aussi électricien et représentant Raymarine.  Ils ont fait notre carénage, et le polish.

 

Yacht help est bien aussi d’après un ami sur place.

Baobab a de bons échos mais nous avons trouvé qu’il était beaucoup plus cher.

 

Pour la réparation de voile et autres capotes.... c’est Marshall sails (tel:9929246 - marshallsails@connect.com.fj)

Ils bossent bien, mais ne pas hésiter à relancer pour les devis et les délais..

BONUS PHOTOS

Les coraux de Namena
Les coraux de NamenaLes coraux de Namena

Les coraux de Namena

Le village de Naviqiri
Le village de Naviqiri

Le village de Naviqiri

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Il y a deux lutins cachés dans la nature qui observent... trouvez-les...

Il y a deux lutins cachés dans la nature qui observent... trouvez-les...

FIDJI
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Commenter cet article
F
Waooo! Quelle aventure et quel récit! J'ai du m'y reprendre à deux fois ... car c'est un vrai roman que j'ai commencé à Orléans et terminé, à l'instant, à Arcachon! Grace à Google maps, j'ai visité les Fidji ... en attendant mieux ! J'espère que la traversée vers Nouméa s'est bien passée et que l'accueil des nos fut bons. Miva a de la famille à Nouméa (boulangerie Perfecta, vallée des colons (demander Laurent) et à Koumac (une de ses soeurs), alors faites-nous signe si vous avez besoin. Bon séjour calédonien. Bises. Fred.
Répondre
F
Merci Fred… oui on ira voir la boulangerie, je crois que c’est pas trop loin de là où l’on est à port Moselle. Koumac c’est prévu quand on fera le tour de l’île en voiture. Pour l’instant ici c’est encore Covid free alors on profite…<br /> On ne sait pas combien de temps on va rester car l’Indonésie a arrêté de donner des visas pour le moment, et on ne sait pas quand elle va réouvrir… on verra bien bizzz à vous deux
P
Vos récits et photos sont toujours un moment d'évasion. Celui-ci en fut un de plus bien agréable. Ces récits mériteraient bien de figurer dans un bouquin lorsque la boucle sera bouclée ;-)<br /> Cette pandémie nous à permis de prendre conscience l'an dernier que nous devions prendre plus de temps pour nous en revenant à l'essentiel. <br /> Après 1 an de cette réflexion, nous voilà à présent à 22 jours de quitter la location que nous occupions depuis 14 ans. Le plus dur étant de ne garder que l'essentiel pour que cela tienne dans le coffre de notre 207 qui nous mènera à notre destination finale : Notre bateau au nom de SeaYou ( ca ne s'invente pas :-) ) que nous avons acquis il y à 3 ans. Devant malgré cela payer encore des factures et étant encore à une décennie de la retraite nous devons poursuivre avec notre activité professionnel que je vais exercer en télétravail en accord avec l'employeur (merci le Covid).<br /> Nos modestes aventures à bord sont sur Youtube (Sailing SEAYOU).<br /> Continuez à prendre soins de vous et à nous faire évader de la civilisation envahissante de nos grandes villes.<br /> Amicalement<br /> Pascal et Fabienne
Répondre
F
Bonjour et merci pour ce commentaire, bonne chance pour cette nouvelle vie que vous mettez en place.<br /> Effectivement je pense qu’un jour au retour, j’envisagerais un livre de compilation des articles et photos de ce tour du monde.<br /> Au plaisir de se croiser un jour sur mer ou sur terre.<br /> Dom et Fab
R
Prenons toujours autant de plaisir à vous lire.<br /> Et puis que de souvenirs aux Fidji (sans plandémie covid )<br /> Pour la Calédonie, voir notre blog <br /> http://lecaillou.eklablog.com/accueil-c899427
Répondre
F
Merci pour le commentaire et nous ne manquerons pas d’aller voir votre blog. Nous venons juste d’arriver sur le caillou...
L
Coucou<br /> Super vos écrits, j'ai passé un très bpn moment à vous lire.<br /> Pour la p'tite bête: Xixuthtus héros<br /> https://en.m.wikipedia.org/wiki/Giant_Fijian_long-horned_beetle
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F
Merci...Merci... . super pour le lien...
M
Magistral, de mieux en mieux... jusqu'où irez vous ?...<br /> Vivement la nouvelle Calédonie...
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F
Jusqu’au bout du bout...<br /> Pour la NC je ne sais pas si on pourra naviguer, ils nous acceptent mais sont sur leur garde... on verra...
J
Merci pour ce beau blog toujours aussi passionnant à lire. <br /> Bon vent pour la Nouvelle Calédonie<br /> JC et J
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F
Merci, on part dans 3 heures pour de nouvelles aventures...<br /> D&F
B
Bravo les biloutes, c'est rudement BIô.....<br /> J'espère que vous allez faire un petit bisou à ma petite fillotte ......?<br /> dites moi si vous avez son N° vini<br /> Milbizou
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F
Bien sûr qu’on va passer la voir ta fillotte...<br /> Ça nous fera bien plaisir de la voir... <br /> On a son tel mais pas son mail. Si tu as ça en stock, car c’est parfois plus facile... va falloir qu’on découvre les nouvelles puces du coin...<br /> Bizzzzzz à vous deux

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